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Pierre d'angle de la culture occidentale, la légende du Roi Arthur a connu une descendance artistique extraordinairement féconde. Au micro de la RTS, Alain Corbellari, professeur de français à la Faculté des lettres, décrypte ce mythe millénaire et livre les clés de la fascination qu'il suscite.
Né de la tradition orale, le mythe arthurien est popularisé au XIIème siècle par l'auteur Chrétien de Troyes, qui lui donne ses lettres de noblesse au travers de cinq romans fondateurs, parmi lesquels Lancelot ou le chevalier de la charrette, Yvain ou le chevalier au lion et Perceval ou le Conte du Graal.
Si les subtilités de la légende sont plus difficiles à appréhender en raison de l'abondance des versions existantes (parfois discordantes), ses personnages, artefacts et les thèmes qu'elle charrie demeurent néanmoins vivaces dans l'imaginaire collectif. Des motifs les plus éclatants, comme l'idéal féodal de la Table ronde ou la noble quête du Saint-Graal, aux plus ambigus, tels que la relation adultérine de Lancelot et de la reine Guenièvre, toutes les pièces de la légende continuent ainsi d'alimenter le versant merveilleux de l'imaginaire médiéval, appelé également "Moyen Age rose", par opposition au "Moyen Age noir" des sorcières, tortures et culs-de-basse-fosse.
Parmi les raisons de ce succès pérenne, Alain Corbellari cite la remarquable plasticité du mythe arthurien, qui se prête tout aussi bien à l'inspiration sérieuse qu'en tirera Tolkien pour son Seigneur des Anneaux, qu'au détournement ironique auquel se livrera la série Kaamelott d'Alexandre Astier.
Et d'ajouter à l'intention des médiévistes en herbe, outre une chaleureuse recommandation du roman du XIIIe siècle La Mort le roi Artu, qu'il n'y a pas de mauvaise façon d'entrer dans l'imaginaire médiéval : que ce soit en sautant à pieds joints dans les récits fondateurs ou par le détour de la fantasy moderne.
Retrouvez les 5 épisodes du podcast de la RTS avec Alain Corbellari :