English Français
Félicitations aux trois lauréats Daron Acemoglu, Simon Johnson et James Robinson, qui ont reçu le Prix Nobel d'économie pour leurs recherches novatrices sur le rôle essentiel des institutions dans la prospérité d'un pays. Leurs travaux révèlent comment les institutions inclusives favorisent une croissance durable, tandis que les institutions extractives peuvent piéger les pays dans la pauvreté. Nos experts en économie et géopolitique commentent la nouvelle.
"Dans un contexte où les indicateurs de démocratie sont en recul depuis plus de dix ans et où les conflits armés se sont intensifiés au cours de cette période, leurs recherches n'auraient pas pu être plus pertinentes et actuelles", déclare Dominic Rohner, professeur au département d'économie de HEC Lausanne.
Son collègue Mathias Thoenig à HEC Lausanne, commente: "Ce prix était attendu depuis longtemps. En effet, les trois lauréats ont profondément transformé l'analyse des questions essentielles qui se trouvent au coeur de l'économie politique depuis trois siècles: pourquoi certaines nations sont-elles nettement plus pauvres que d'autres? Les réponses sont cruciales car en 2024, des centaines de millions de personnes à travers le monde vivent toujours dans une extrême pauvreté, et le revenu moyen des ménages dans les pays les moins développés représente moins d'un pour cent de celui des ménages suisses."
"Pour expliquer ces disparités, les lauréats ont mis en évidence le rôle fondamental des institutions économiques et politiques ainsi que l'impact de l'héritage de la colonisation occidentale. Leur approche, fondée sur l’analyse des données, est véritablement multidisciplinaire, s’appuyant sur des méthodes issues de l’histoire économique, des sciences politiques, de la théorie des jeux et de l’analyse causale en statistique. Leurs conclusions ont profondément modifié notre compréhension de l’évolution à long terme des sociétés humaines et ont influencé les politiques de développement macroéconomique des organisations internationales."
Mathias Thoenig conclut: "L'éthique de nos programmes de Bachelor et de Master à HEC Lausanne est en parfaite adéquation avec leurs travaux: utiliser les données et les méthodes quantitatives, sans compromis sur l'excellence scientifique, pour relever les défis sociétaux les plus urgents."