Dans ce premier séminaire du cycle "Notre santé de plastique" le 10 septembre 2024, Martina Gallato et Sarah Perreard (Earth Action), font une très belle entrée en matière sur la thématique du plastique.
Nous avons appris que:
- La production mondiale de plastique augmente a une vitesse exponentielle. En 2020, 500 millions de tonnes de plastique sont produites (contre 200 millions tonnes en 2000, et 50 millions de tonnes 20 ans plus tôt).
- Au niveau mondial, ce sont 12,7 millions de tonnes de microplastique qui se retrouvent dans l’environnement terrestre et marin chaque année.
- La Suisse, grosse consommatrice de plastique, n’est pas épargnée. Si sa gestion des déchets est relativement bonne, 50 tonnes de plastiques entrent dans le lac Léman chaque année. 60% sont issus de l’abrasion des pneus. Aujourd’hui les lacs Suisses contiennent autant de plastique que les océans.
- Les pays du G7, qui ont des infrastructures de gestions des déchets pourtant bien développées exportent la plus grande part de leurs déchets plastiques, dans des pays du Sud souvent moins bien équipés.
- Quel impact sur la santé ? L’état de la recherche en est encore à ses balbutiements. Néanmoins, de études montrent que des plastiques s’accumulent dans tous les compartiments humains (sang, cerveau, placenta, testicules, ...).
- On dénombre plus de 13'000 additifs différents ajoutés aux plastiques, dont seulement 7000 ont été testés pour leurs impacts sur la santé. 3400 sont identifiés comme problématiques. L’effet de nombreux autres additifs est à ce jour encore inconnu.
Quelles perspectives règlementaires?
Au niveau international, la société civile s’est emparée de la question et espère la signature d’un accord international ambitieux en décembre 2024.
- Au vu de la disproportion entre la capacité de recyclage et la production de plastique et des limites identifiés au recyclage un cap sur la production reste la proposition la plus nécessaire et attendue.
- Autre aspect crucial: une interdiction mondiale ou une élimination progressive des substances dangereuses que l'on trouve couramment dans les plastiques.
- Dans ces négociations, les industriels (sauf de l’industrie du plastique et du pétrole) saluent la mise en place d’une réglementation standardisée à un niveau global.
- Sans surprise, les représentants de l’industrie pétrolière, peu enjoués par la proposition de plafonner la production sont fortement présents et actifs au sein des négociations.
Retrouvez les slides des intervenants sur le site de la plateforme
Et rejoignez-nous le 10 octobre pour la deuxième rencontre sur la toxicité:
- «Complexité toxicologique des microplastiques – de l’environnement à l’exposition humaine» – DreSc. Myriam Borgatta (Unisanté) et DrSc. Florian Breider (EPFL).