Encadrée par Yolanda Schaerli, professeure assistante au Département de microbiologie fondamentale de l’UNIL, une équipe d’étudiant·e·s en biologie a été primée lors de la finale de la compétition iGEM (International Genetically Engineered Machine) qui a eu lieu à Paris du 26 au 28 octobre 2022. Son projet aspire à ralentir la prolifération de la moule quagga, une espèce invasive.
Quatorze étudiant·e·s de l’UNIL ont participé à l’édition 2022 de la compétition iGEM, le plus vaste concours international de biologie synthétique. Combinant biologie et ingénierie, cette discipline se base essentiellement sur la transformation génétique de micro-organismes (comme des bactéries) à des fins utiles, par exemple la création de médicaments ou de moyens de lutte biologique.
Combat contre la moule quagga
Accompagnés durant six mois par Yolanda Schaerli et six assistant·e·s du Département de microbiologie fondamentale de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL, les jeunes ont imaginé un moyen de lutter contre la prolifération de la moule quagga (Dreissena bugensis), une espèce invasive originaire d’Ukraine introduite accidentellement dans les lacs suisses en 2014. Ces mollusques obstruent notamment les canalisations lacustres, envahissent les fonds aquatiques et mettent en péril la biodiversité locale. L’équipe a réussi à modifier génétiquement deux bactéries : la première pour lui faire secréter un acide empêchant les moules d’adhérer aux surfaces, la seconde pour lui faire produire une toxine qui empoisonne les moules (en savoir plus sur le projet de l’UNIL «Quagg'out»).
Parallèlement à leurs travaux scientifiques, les étudiant·e·s de l’UNIL ont aussi mené de nombreuses actions de communication (liste complète). Ils ont entre autres mis sur pied un wiki, présenté leurs travaux en vidéo et créé un livre sur les espèces invasives à destination des enfants, disponible en trois langues. En collaboration avec la Maison de la Rivière, ils ont également réalisé des dépliants désormais utilisés comme supports didactiques lors d’ateliers proposés par le centre.
Nominés dans trois catégories («best wiki», «best new basic part», «track award environment»), ils ont remporté une des médailles d’or lors de la finale qui s’est tenue du 26 au 28 octobre 2022, à Paris. Ils figurent aussi parmi les 10 meilleures équipes «overgrad», catégorie qui réunit les groupes dont au moins un membre a plus de 23 ans. Au total, plus de 350 équipes issues de 40 pays ont participé au concours. En outre, Audam Chhun, postdoctorant dans le groupe de Yolanda Schaerli et juge lors de la compétition, a remporté le prix du meilleur juge vétéran.
Opportunité d’apprentissage
L’UNIL prend part à la compétition iGEM pour la troisième année consécutive. L’équipe de 2021 a développé une approche permettant de protéger les abricotiers du gel (lire l’actualité). Celle de 2020 a conçu des probiotiques pour lutter contre le cancer du côlon (lire l’actualité).
«La participation à ce concours constitue une occasion d'apprentissage et une expérience uniques pour les étudiant·e·s. Mener leur propre projet, de la première idée jusqu'à la présentation des résultats lors d'une réunion internationale, à ce stade précoce de leurs études, est extrêmement motivant pour eux. Ils apprennent non seulement des méthodes de biologie synthétique et moléculaire, mais acquièrent également des compétences telles que le travail en groupe ou de manière autonome, la direction d’équipe et la communication scientifique», souligne Yolanda Schaerli.