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Matthieu Gillot a remonté toute l’Amérique du Sud à vélo depuis Ushuaïa à l’extrême sud. Il s’est arrêté à Santiago du Chili pour étudier la « Révolution cycliste » qui se mobilisait pendant la crise sociale chilienne, ainsi qu’à Lima pour suivre les actions des collectifs cyclistes. Après 16500km de vélo, il est arrivé à Bogotá, la dernière ville d’analyse du projet « Collective cycling mobilisations in South America » financé par le FNS.
Bogotá a pour objectif de devenir la « capitale mondiale du vélo » en 2027 et de nombreuses initiatives de politiques urbaines vont dans ce sens ces dernière années (réseau de pistes cyclables renforcé, vélo-écoles, Ciclovia, programme « au travail à vélo » etc.). Néanmoins, le nombre de cyclistes tués sur les routes de la capitale ne faiblit pas. Les collectifs cyclistes ont ainsi décidé de renommer leur ville la « capitale mortelle du vélo » en réponse, selon eux, à l’image idyllique de ville cyclable que veulent donner les politiques et les médias. Matthieu Gillot a ainsi pu suivre les actions de ces collectifs et s’entretenir avec leurs principaux acteurs, notamment ceux des collectifs cyclistes féministes et LGBT qui revendiquent plus de sécurité dans une ville dangereuse pour leur intégrité physique. Il a également parcouru les infrastructures de la ville dont l’avenue Séptima. Cette nouvelle piste cyclable, qui traverse la ville du centre au nord, a d’abord été créée de façon temporaire au début de la pandémie et s’est concrétisée par des aménagements sécurisés et durables depuis septembre 2020. Matthieu a également pu observer l’engouement des habitants de Bogotá pour la Ciclovía, lors de laquelle les avenues sont fermées à la circulation automobile chaque dimanche de l’année. 1 million de cyclistes empruntent aujourd’hui ces avenues lors de cet évènement hebdomadaire créé dans les années 70.