Un site web trilingue consacré aux chouettes

Le groupe d’Alexandre Roulin au Département d’écologie et évolution de l’UNIL, qui travaille sur les chouettes effraies, lance un site internet grand public en français, allemand et anglais. Au menu, de nombreuses explications sur les recherches en cours et des données live sur les populations d’oiseaux étudiées.

© Suju-foto, Pixabay

Où vont les chouettes vivant dans mon village? Combien d’oisillons ont quitté leur nid cette année? Comment déterminer l’âge d’un œuf? Disponible en trois langues et accessible à tout un chacun, le site chouette-effraie.ch recense les données liées aux quelque 400 nichoirs suivis par l’équipe d’Alexandre Roulin, professeur au Département d’écologie et évolution (DEE) de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL.

De manière simple et illustrée, les scientifiques y partagent aussi plus largement leurs connaissances et leurs recherches au sujet de la chouette effraie. Par exemple les habitudes alimentaires, les comportements de reproduction et la manière dont les jeunes oiseaux négocient au sein de leur fratrie. Grâce à des webcams, les internautes ont également un accès direct au cœur de nichoirs d’ici et d’ailleurs.

«Un juste retour des choses»

«L’idée de ce site internet a germé durant mon travail de master, en 2017, se souvient Céline Plancherel, actuellement médiatrice culturelle et scientifique au sein du groupe d’Alexandre Roulin. À l’origine, le but était surtout d’expliquer notre travail de terrain aux agriculteurs.»

En effet, depuis plus de trente ans, l’équipe du DEE étudie les chouettes effraies en collaboration avec des paysans vaudois et fribourgeois. Des nichoirs ont été posés dans leurs granges, de Morges à Avenches en passant par Moudon, Orbe et Payerne. Contrôlés régulièrement, ils permettent aux biologistes de suivre et d’étudier ces rapaces. «Notre équipe a passé des journées et des nuits entières chez les propriétaires qui ont accepté que nous installions des nichoirs dans leurs exploitations, explique Céline Plancherel. Grâce au site, ils peuvent enfin découvrir les informations en lien avec «leurs» oiseaux. Un juste retour des choses pour ces partenaires sans qui nous n’aurions pas de données!» Plus largement, l’effraie des clochers crée ainsi des ponts inattendus entre deux univers souvent déconnectés: l’agriculture et l’académie.

Dialogue entre mondes académique et paysan

La création de ce nouveau site s’inscrit dans le projet «La chouette effraie: un point de rencontre entre chercheurs et agriculteurs», lancé en 2019. Financé par l’instrument Agora du FNS (Fonds national suisse de la recherche scientifique), le projet vise entre autres à améliorer la communication entre les biologistes et les agriculteurs et, plus généralement, avec le grand public.

Ainsi, parallèlement à la mise sur pied de chouette-effraie.ch, l’équipe a développé plusieurs supports didactiques et propose notamment des animations au Château de Vullierens. Elle espère également pouvoir organiser des ateliers dans les classes vaudoises dès la rentrée de septembre 2021.

«Nous avons aussi lancé une étude liant psychologie sociale et biologie, complète Alexandre Roulin. À l’aide de questionnaires, nous tentons de mieux comprendre comment les agriculteurs perçoivent les chercheurs.» Ces travaux interdisciplinaires sont menés en collaboration avec Fabrizio Butera, professeur au Département de psychologie de l’UNIL.

Publié du 25 mai 2021 au 1 juillet 2021
par Mélanie Affentranger (Communication FBM)
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