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L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l’UNIL viennent de signer un partenariat pour intensifier leurs échanges. Un moment fort pour le canton de Vaud et ces deux institutions, qui partagent les mêmes préoccupations environnementales.
L’émotion était palpable au siège de l’Union internationale pour la conservation de la nature, à Gland, lors de la signature d’une convention de collaboration avec l’Université de Lausanne. Un moment solennel partagé par la directrice générale de l’UICN Grethel Aguilar et le vice-recteur de l’UNIL François Bussy, entourés de plusieurs membres des deux institutions.
Depuis de nombreuses années, des scientifiques de l’UNIL utilisent dans leurs recherches les données de l’UICN, une institution basée dans le canton de Vaud et ancrée dans une cinquantaine de pays, qui rassemble plus de 10'000 experts et 1300 organisations gouvernementales ou issues de la société civile, travaillant sur des centaines de projets de conservation de la nature et d’utilisation durable des ressources, en lien avec les autorités, les populations locales et le secteur privé dans près de 160 pays.
C’est le cas par exemple du biologiste Antoine Guisan : il souligne l’importance des données de l’UICN au sein du rapport sur l’évaluation de la biodiversité et des services écosystémiques en Europe et Asie centrale auquel il a participé, et se base dans ses activités de recherche et d’enseignement sur la fameuse liste rouge de l’UICN répertoriant depuis 1964 les espèces végétales et animales menacées. La collaboration entre l’UNIL et l’UICN va donc s’intensifier, comme l’explique la botaniste et anthropologue Gretchen Walters, professeure à la Faculté des géosciences et de l’environnement, qui coordonne avec Tim Badman, de l’UICN, les activités conjointes en matière notamment d’enseignement (en coordination avec Professeur Emmanuel Reynard), de recherche et d’événements, et qui a travaillé pour l’UICN en Afrique dans le domaine de la conservation et de la restauration des forêts.
La chercheuse souligne la possibilité de stages au siège de l’UICN et sur ses terrains à l’étranger pour les étudiantes et les étudiants de l’UNIL en biologie ou en géosciences et environnement. Elle cite en outre deux exemples de collaboration impliquant les jeunes : la mise sur pied d’une école d’été 2020 sur les espèces menacées, qui permettra aux participants de comprendre le fonctionnement de la liste rouge et d’apprendre à utiliser cet instrument dans leurs propres travaux de recherche, ainsi que l’implication d’étudiantes et d’étudiants de l’UNIL au Congrès mondial de la nature de l’UICN ; le plus grand rassemblement au monde sur cette thématique, avec plus de 10'000 personnes attendues, est prévu en juin 2020 et se tiendra à Marseille à l’invitation de la France : il déterminera les actions favorables ces quatre prochaines années à l’avenir de la vie sur terre, un agenda politique qui s’inscrit dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD). Le Congrès de l’UICN mettra l’accent sur plusieurs thématiques dont celle de la jeunesse confrontée à l’urgence de conserver la nature pour préserver l’avenir et le bien-être humains.
Pour l’UNIL, cette formalisation d’une collaboration évidente avec l’UICN est une nouvelle occasion d’affirmer un engagement de longue date en faveur de l’environnement, à travers les activités d’enseignement, de recherche et le lien avec la société, qui sont au cœur du Centre interdisciplinaire de durabilité inauguré au printemps 2019. Pour l’UICN, ce partenariat offre un ancrage lausannois et vaudois de premier plan propre à favoriser les échanges politiques et la co-production des savoirs relatifs à la conservation de la nature ; cette thématique cruciale pour l’avenir de la planète suppose en outre un lien durable avec des jeunes bien formés.
Les deux institutions acquièrent ainsi un poids supplémentaire face aux organismes de financement de la recherche et aux demandes d’évaluation des politiques en matière d’environnement. « Il est rare de trouver au sein d’un même projet ces deux dimensions de recherche scientifique et d’application pratique des outils de la conservation de la nature », conclut Gretchen Walters. Le partenariat qui vient d’être signé permettra d’initier de nouveaux projets mixtes à la hauteur des enjeux politiques et environnementaux actuels. Il contribuera en outre à former la relève professionnelle qui fera face demain à ces défis planétaires.