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Durant l’été, l’archéologie ne chôme pas, comme en témoignent de nouvelles prospections en Turquie, dans la ville antique de Kymé et sa « banlieue » Myrina ainsi que sur le site de Gryneion.
Au nord d’Izmir ou plutôt de l’ancienne Smyrne, la ville d’Aliağa et ses abords occupent aujourd’hui l’espace des cités antiques de Kymé et de Myrina et du site de Gryneion. Cet été, Michel E. Fuchs, professeur à la Faculté des lettres de l’UNIL, a eu l’occasion de prospecter ces deux sites majeurs de la côte égéenne de la Turquie.
Pendant une semaine, il a travaillé sur place à l’invitation d’Emel Dereboylu Poulain, collaboratrice scientifique de l’Institut d’archéologie et des sciences de l’Antiquité (IASA).
Le site de Kymé a été fouillé de longue date par une équipe italienne, ces dernières années sous la direction du Prof. Antonio La Marca de l’Université de Calabre. Kymé a été la capitale de l’Eolide. Elle est aujourd’hui une enclave protégée au sein d’un chantier naval. Les fouilles ont révélé une agora, un port, un temple, un théâtre, une acropole.
A proximité, fonctionnant comme une sorte de banlieue, Myrina a fait beaucoup parler d’elle à la fin du XIXe et au début du XXe siècle : Edmond Pottier et Salomon Reinach y ont fouillé une nécropole qui a livré nombre de figurines en terre cuite devenues célèbres, conservées en grande partie au Musée du Louvre. Enfin, le site de Gryneion, au nord de Myrina, a aussi eu par le passé son heure de gloire en raison de la description d’un vaste sanctuaire d’Apollon où se réunissaient annuellement les cités de l’Eolide.
L’UNIL invitée en Turquie
Depuis cinq ans, le Prof. Murat Çekilmez de l’Université de Adnan Menderes à Aydın, a dirigé différentes prospections dans tout le secteur. Avec Emel Dereboylu Poulain, il a organisé un colloque en septembre 2018, réunissant les spécialistes turcs et étrangers qui se sont penchés sur la région et ses richesses antiques. Des actes en ont été tirés, et seront bientôt disponibles.
Michel Fuchs s’est intéressé aux mosaïques découvertes dans la région et cette collaboration avec l’IASA s’est concrétisée pour la première fois cet été par des prospections archéologiques sur ces deux sites antiques. Chacun a sa particularité tout en reflétant l’organisation typique des cités et des sanctuaires de la région. Le matériel céramique émerge en nombre, mais aussi les placages de marbre et les éléments d’architecture. Les découvertes sont importantes ; elles incitent à procéder dès que possible à des fouilles ciblées, dans l’agora, le théâtre ou l’acropole de Myrina en premier lieu, autour des sanctuaires de Gryneion ensuite. L’enjeu est tel que l’IASA est invité à collaborer durablement à ce projet intitulé MYGAR, soutenu par le Ministère turc de la culture et du tourisme. Rendez-vous est déjà pris pour l’été 2020.