La troisième Escale durable proposera une réflexion jeudi 2 novembre autour du tourisme de masse. Entre revendications populaires et décisions politiques, quels enjeux pour les villes ? Des pistes de réflexion avec Léopold Lucas, maître assistant à l’Institut de géographie et durabilité.
L'afflux touristique dans certaines grandes villes européennes fait débat. A Barcelone par exemple, des tags font état du mal-être et de revendications d’une partie de la population. Une réalité particulièrement médiatisée depuis cet été. « Le problème, c’est que personne aujourd’hui ne connaît la proportion de ceux qui se révoltent contre les touristes. Sont-ils numériquement représentatifs d’un peuple, ou constituent-ils une part infime ? »
Cette question sera posée par Léopold Lucas, maître assistant à l’Institut de géographie et durabilité, lors de l’Escale durable organisée le 2 novembre à l’UNIL. Si la grogne semble se faire plus visible, voire davantage virulente, le tourisme participe activement aux richesses d’une ville, d’une région, d’un pays. A Venise par exemple, les coûts de réfection de bâtiments, fortement érodés par l’eau, sont colossaux. Aurait-elle les moyens d’entretenir son patrimoine sans l’économie touristique ?
Selon Léopold Lucas, une question essentielle se situe au niveau des prises de position de la classe politique. « Les revendications populaires concernant souvent le comportement des touristes, la hausse des loyers, ou la baisse de logements vacants au détriment de chambres destinées aux voyageurs. Mais aussi la perte de services du quotidien. » Le boucher et le boulanger de quartier contraints de céder leur commerce pour une marque de vêtements. « Pour le moment, les politiques continuent d’encourager le tourisme, même si elles tentent de l’encadrer. En imposant par exemple des mesures contraignantes pour les personnes proposant un logement via la plateforme Airbnb. »
A la complexité inhérente à la problématique du tourisme de masse s’ajoute encore la question de l’espace public. Dans certains cas, comme sur les Cinque Terre en Italie dont les sols pâtissent d’un tourisme important, limiter l’afflux semble justifié. « Ce qui est très différent pour les villes, et plus largement quand il faut toucher à l’espace public. Serait-il légitime d’imposer un seuil ? »
Escales durables
Pour rappel, les Escales durables sont des rencontres organisées chaque année au cours du semestre d’automne autour d’une thématique en lien avec la durabilité. Elles se calquent sur le thème annuel choisi par l’Assemblée générale des Nations Unies. Pour 2017, la déclinaison des Escales s’opère donc autour du tourisme durable.
« Enjeux touristiques des villes »
Escale durable du jeudi 2 novembre
Conférence de Léopold Lucas, maître assistant à l’Institut de géographie et durabilité
Anthropos Café, bâtiment Amphipôle, de 12h15 à 13h
Entrée libre, sans inscription