L'Université de Lausanne annonce trois projets de recherche majeurs dans le cadre de son programme STRIVE. Doté d'un budget total de CHF 4 millions sur 4 ans, ce programme s’intéresse aux processus de transformation sociétale face aux défis urgents de la durabilité.
À la suite d’une procédure de sélection en deux étapes, débutée en décembre 2023, trois projets interdisciplinaires ont été retenus pour être financés dans le cadre du programme STRIVE, sur une période de quatre ans à compter de l’automne 2024.
Les trois projets sélectionnés se distinguent par leur complémentarité et interdisciplinarité, ainsi que pour la rigueur scientifique et leur fort potentiel d'impact sociétal. Ils s'inscrivent dans l'engagement de l'UNIL en faveur de la transition écologique et dans l'implémentation de la stratégie de transition CAP2037.
Requérant·es principaux·pales : Patrick Rérat (FGSE), Véronique Boillet (FDCA), Virginie Lurkin (HEC), Fabien Ohl (SSP), Julie Pollard (SSP), avec la collaboration de Bengt Kayser (FBM/SSP)
Ce projet ambitionne de comprendre les conditions, les mécanismes, mais aussi les obstacles de la transformation sociale et écologique de la mobilité en Suisse grâce au vélo, considéré comme un levier du changement. Il s’y intéresse du point de vue (1) des individus, (2) des déplacements et (3) de la mise en œuvre de l’action publique en tenant compte de la diversité des groupes de population et des territoires. Il vise à identifier des stratégies pour transformer les pratiques de mobilité à l’échelle individuelle (aspirations, styles de vie) et structurelle (politiques, planification, normes sociales). Le projet comporte de nombreuses collaborations avec des acteurs de la mobilité aux niveaux communal, cantonal et fédéral, dans les secteurs publics, privés et associatifs.
Requérant·es principaux·pales : Stéphanie Missonier (HEC), Estefania Amer (HEC), Raphaël Baroni (Lettres), Grégoire Zimmermann (SSP), avec la collaboration de Marc Audétat (SSP)
Ce projet vise à analyser l'impact de deux types de récits dominants - les récits technosolutionnistes et les récits apocalyptiques - sur la transformation écologique et sociale dans les domaines culturels et économique/managérial en particulier. En collectant et en étudiant des données issues de ces deux sphères, et en adoptant une approche de recherche-action, le projet interviendra dans le secteur de l'éducation secondaire et universitaire. L'objectif est de développer des outils pour déconstruire les récits dominants qui seraient démobilisateurs et potentiellement déresponsabilisants - “la technologie va tout résoudre” et “tout est perdu” - et de promouvoir l’émergence de récits alternatifs porteurs d'action et d’espoir (dénommés « récits terrestres »).
Requérant·es principaux·pales : Eric Jondeau (HEC), Véronique Boillet (FDCA), Martino Maggetti (SSP), Julia Steinberger (FGSE)
Ce projet explore les stratégies et instruments de politique publique qui permettraient à la Suisse d’entrer dans le donut, c’est-à-dire d’alléger fortement son empreinte écologique dans un esprit de justice sociale et de souci du bien-être. A l’aide d’un modèle dynamique le projet analysera le potentiel de différents paquets de mesures et modalités de régulation, qu’il explorera dans différents scénarios. Il réalisera également un inventaire des politiques publiques, existantes et hypothétiques, dans le but d’identifier les incohérences et d’élaborer une boîte à outils systémique à destination des acteur·rices du changement. Une attention particulière sera également portée à la dimension juridique, afin d’identifier les éventuels obstacles légaux au changement, mais aussi les justifications légales permettant de l’accompagner.