Bastien Ruols, doctorant à l’Institut des sciences de la Terre, a remporté ce printemps un prix du Fonds national suisse (FNS) récompensant les meilleures images de la recherche en Suisse.
Primé dans la catégorie « lieux et instruments », son Cold Camping illustre un moment insolite de ses recherches, durant lequel les scientifiques ont campé sur un glacier.
Le prix SNSF Scientific Image Competition est organisé annuellement depuis 2017. Il a pour objectif de mettre en évidence l’importance croissante de l’image dans la recherche, illustrer le travail des scientifiques, et mettre un visage sur les chercheuses et chercheurs. Depuis sa création, près de 3’000 clichés ont été soumis au jury, composé de spécialistes de l’image et des media, ainsi que de représentant.e.s des musées ou de la recherche. Dans le cadre de l’édition 2024, Bastien Ruols a concouru dans la catégorie « Lieux et instruments ». Bien lui en a pris puisque qu’il a remporté une distinction du jury.
La photo primée a été prise par un drone volant au-dessus du glacier d’Otemma, en Valais. Les scientifiques avaient décidé de camper directement sur le glacier pour être opérationnels dès le matin et le plus tard possible dans la journée afin de collecter un maximum de données, d’où son intitulé : Cold Camping.
Le dispositif développé par Bastien Ruols combinant le potentiel de mesure du géoradar et la mobilité du drone.
Dans le cadre de ses recherches dans le groupe Cold Regions Applied Geophysics, Bastien Ruols a développé un dispositif innovant associant un géoradar à un drone (différent de celui utilisé pour prendre la photo). Le géoradar envoie des ondes à travers les couches de glace, qui sont réfléchies par le substrat rocheux ou des structures intra-glaciaires. On peut ainsi mesurer l’épaisseur de la glace, mais aussi localiser les structures internes des glaciers comme des rivières sous-glaciaires et des cavités d’air par exemple.
Le drone permet d’obtenir des mesures d’une précision impossible à acquérir par hélicoptère ou avion, et de gagner en efficacité par rapport aux mesures effectuées à pied ou à ski (tout en évitant toute prise de risque). De plus chaque trajet effectué étant enregistré, il peut être reproduit exactement d’une mesure à l’autre, ajoutant une dimension temporelle aux observations. Nous ne parlons donc plus de modèles 3D, mais bien 4D grâce à cette dimension de temps additionnelle. Les modélisations de glaciers déjà réalisées grâce aux mesures fournies par ce système sont d’une qualité sans précédent.
Publication