Une étude menée par Oriane Sarrasin, Jessica Gale et Fabrizio Butera, chercheur·es à l’Institut de psychologie de l’UNIL, analyse les comportements liés au changement climatique dans le cadre d’un programme d’interventions mené sur plusieurs années auprès des ménages suisses.
Les résultats de cette recherche en psychologie environnementale, financée par le Fonds communal pour l'efficacité énergétique (Ville de Lausanne), soulignent l’importance de trouver des moyens de convaincre les ménages de réduire leur consommation d'énergie à long terme. L’étude, publiée dans la revue Current Research in Ecological and Social Psychology, suggère qu'une communication associant des objectifs abstraits à des moyens concrets afin d'atteindre ces objectifs peut constituer une approche efficace dans les interventions, conduisant à une transformation plus durable de la valeur au sein des ménages et, par conséquent, à un changement de comportement à plus long terme.
En Suisse, où la présente étude a été réalisée, il est de plus en plus probable que le pays pourrait même être confronté à des pénuries d'électricité en hiver au cours des prochaines années, ce qui illustre la nécessité de plus en plus pressante d'agir à la fois au niveau « global » (sociétal/organisationnel) et individuel.
Les données de la présente étude ont été recueillies en collaboration avec les Services industriels de Lausanne (SiL), qui a coordonné sur une période de quelques années un programme écosocial encourageant les ménages à réduire leur consommation d'énergie. Les chercheur·es ont ainsi pu tester la puissance des concepts théoriques directement auprès des ménages qui avaient reçu des objectifs concrets et des instructions sur la manière d'adopter des comportements favorables à l'environnement.
L’équipe de chercheurs a mesuré les avantages potentiels à long terme de ces interventions, en ajoutant des objectifs abstraits (par exemple, atténuer le changement climatique) au programme de base. Il en résulte que penser à des objectifs à long terme et à large échelle permet aux individus de mettre en perspective les différentes actions concrètes visant à atténuer le changement climatique, et de se représenter ces actions comme un ensemble cohérent de moyens d’action. En testant la puissance des concepts théoriques dans des contextes réels, la recherche appliquée est clairement appelée à jouer un rôle clé à cet égard et contribue à un véritable changement social et environnemental sur le terrain.