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L’École de biologie de la FBM lance un programme novateur, assez unique en son genre, associant sciences forensiques, biologie, géosciences, éthique et sciences sociales. Ouverture des inscriptions le 1er janvier 2024.
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C’est un projet inédit : à la rentrée 2024-2025 débutera le nouveau Master spécialisé en taphonomie humaine – ou plutôt Master of Science in Human Taphonomy, le programme se déroulant en anglais – de l’École de biologie de la Faculté de biologie et de médecine (FBM).
Petit point de définition : la taphonomie s’intéresse à la décomposition de la matière organique. C’était à l’origine la science des fossiles : le terme, issu de taphos, « tombeau », et de nomos, « loi », a été proposé par un paléontologue russe à la fin des années 30.
Quant à la taphonomie humaine, elle s’intéresse à tout ce qui touche à la décomposition – ou parfois la non-décomposition – du corps humain : « Notre Master se focalise sur les traces biologiques, et c’est une première, souligne le DrSc. Vincent Varlet, responsable pédagogique du programme. Certes, ces traces biologiques sont déjà abordées dans d’autres cursus, en Europe ou en Amérique, mais c’est le premier Master qui en fait sa spécificité – et c’est le premier à avoir cet intitulé. » Pour Vincent Varlet, par ailleurs responsable du SHIFT (pour Swiss Human Institute of Forensic Taphonomy), une des unités opérationnelles du CURML (Centre Universitaire Romand de Médecine Légale), ce programme complète l’offre de l’UNIL au niveau forensique, la plupart des cursus en Sciences criminelles se focalisant sur les traces chimiques et numériques.
Pour autant, insiste-t-il, les sciences forensiques ne représentent que 50% des enseignements du Master, qui inclut aussi les dimensions éthique, culturelle, politique, juridique et muséale liées au corps humain, sans oublier les aspects environnementaux : « On peut voir la taphonomie humaine comme l’étude de l’impact de la décomposition du corps sur l’environnement et, à l’inverse, de l’impact de l’environnement sur la décomposition du corps. Il y a un va-et-vient constant entre les deux », note Angela Ciuffi, professeure associée de l’UNIL et directrice de l’École de biologie, qui héberge le nouveau Master spécialisé. « C’est notre quatrième Master, plus spécialisé que les trois autres, comme il se positionne dans une niche très particulière et, je le pense, très utile à la société », ajoute-t-elle.
De nombreuses questions attendent en effet une réponse : « Globalement, on peut se demander si mourir au XXIe siècle est différent de la façon dont on mourait auparavant, par exemple au XIXe siècle », déclare Vincent Varlet. Tous les facteurs « modernes », tels que la pharmacopée, les traitements oncologiques, les implants, la forte hausse des maladies chroniques comme le diabète, et bien d’autres, ont-ils une incidence sur le processus de décomposition ? « On doit par exemple faire face à une problématique nouvelle dans les cimetières, avec des corps qui se décomposent difficilement, sans oublier l’émergence de nouveaux types de sépultures ». Les débouchés sont nombreux, qu’ils aient trait aux sciences forensiques, à l’humanitaire, à l’environnement ou au secteur culturel.
Attention aux prérequis !
Un panel d’expert·e·s externes, de renommée internationale, contribuera au programme. Et les étudiant·e·s auront la possibilité d’effectuer des études de terrain, utilisant notamment, en plus des ressources de la FBM et d’autres facultés de l’UNIL (comme la Faculté des géosciences et de l’environnement et la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique), celles du SHIFT, du CURML, et du CHUV.
Mais justement, quels sont les prérequis pour accéder à ce nouveau Master ? Tout d’abord, les inscriptions ouvriront le 1er janvier 2024, avec un délai au 30 avril 2024 pour les étudiant·e·s de la zone Europe et au 29 février 2024 pour les étudiants hors de la zone Europe. Le Master est ouvert aux titulaires d’un Bachelor en Biologie, Médecine ou Sciences forensiques, mais pour postuler, il faudra aussi attester d’une expérience pratique de six semaines dans le domaine de la taphonomie (voir le détail des prérequis ici). « L’important, c’est que les candidat·e·s aient une idée claire des compétences et connaissances qu’ils et elles viennent chercher dans notre programme », conclut Vincent Varlet.
Le programme, d’une durée de deux ans, pour 120 crédits ECTS, accueillera des volées d’un maximum de 24 étudiant·e·s par an.
Rendez-vous sur le site du Master of Science in Human Taphonomy.
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A new Master in human taphonomy
The FBM School of Biology is launching an innovative programme, quite unique in its kind, combining forensic sciences, biology, geosciences, ethics, and social sciences. Registration opens on 1st January 2024.
This is a groundbreaking project: In the next 2024-2025 academic year, the new specialised Master of Science in Human Taphonomy will start at the School of Biology of the Faculty of Biology and Medicine (FBM).
A brief definition: taphonomy focuses on the decomposition of organic matter. It was originally the science of fossils: the term, stemming from taphos, « tomb », and nomos, « law », was coined by a Russian paleontologist in the late 1930s.
As for human taphonomy, it concerns everything to the decomposition - or sometimes the non-decomposition - of the human body: "Our Master's programme focuses on biological traces, and that's a first," highlights DrSc. Vincent Varlet, the programme’s educational coordinator. Of course, these biological traces are already addressed in other courses in Europe and America, but this is the first Master that makes it its specificity - and it's the first to have this designation.
For Vincent Varlet, who is also head of the SHIFT (Swiss Human Institute for Forensic Taphonomy), one of the operational units of CURML (University Center of Legal Medicine, Lausanne-Geneva), this programme complements UNIL's forensic offering, as most courses in Criminal Sciences focus on chemical and digital traces.
However, he emphasizes that forensic sciences represent only 50% of the Master’s teachings, which also include ethical, cultural, political, legal, and museum-related dimensions linked to the human body, not to mention environmental aspects: "Human taphonomy can be seen as the study of the impact of body decomposition on the environment, and conversely, the impact of the environment on body decomposition. There is a constant back and forth between the two," notes Angela Ciuffi, Associate Professor at UNIL and Director of the School of Biology, which hosts the new specialised Master's programme. "This is our fourth Master, more specialised than the other three, as it positions itself in a very particular niche and, I think, very useful to society", she adds.
Indeed, many questions await answers: "Overall, one might wonder if dying in the 21st century is different from how people died in the past, for instance, in the 19th century", states Vincent Varlet. Do all "modern" factors such as pharmacopoeia, oncological treatments, implants, the significant increase in chronic diseases like diabetes, and many others, have an impact on the decomposition process? "We are facing new issues, for example in cemeteries, with bodies decomposing with difficulty, or the emergence of new types of burials.” There are numerous career opportunities, whether in forensic sciences, humanitarian aid, the environmental or cultural sector.
Attention to prerequisites!
A panel of internationally renowned external experts will contribute to the programme. Students will have the opportunity to conduct field studies, relying on resources not only from the FBM but also from other UNIL faculties (such as the Faculty of Geosciences and Environment and the Faculty of Law, Criminal Sciences and Public Administration), as well as resources from the SHIFT, CURML, and CHUV.
However, what are the prerequisites for this new Master's programme? First of all, registrations will open on 1st January 2024, with a deadline until 30th April 2024 for students from the European zone and 29th February 2024 for students outside the European zone. The Master is open to holders of a Bachelor's degree in Biology, Medicine, or Forensic Sciences, but to apply, they must also demonstrate six weeks of practical experience in the field of taphonomy (see details of prerequisites here). "The important thing is that applicants have a clear idea of the skills and knowledge they aim to acquire from our programme".
The programme, spanning over two years and totaling 120 ECTS credits, will be taught entirely in English and will accept a maximum of 24 students per year.
Visit the Master of Science in Human Taphonomy website.