Au cours de cette interview, Oscar Mazzoleni, co-directeur du LIA PARDUR, nous partagera les aspirations et les partenariats essentiels qui sous-tendent ce projet novateur, dédié à l'exploration des interrelations entre les partis politiques, les représentations politiques et les enjeux environnementaux.
Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le projet LIA PARDUR et quel est son objectif principal ?
Le PARDUR (Partis, représentations politiques et développement durable) est un laboratoire international associé (LIA) que nous avons établi en mai 2023 entre l’Université de Lausanne et l’Université de Laval et qui bénéficie d’une convention signée des deux parties et ce, pour les 5 prochaines années. Il est le fruit d'une collaboration fructueuse entre les deux institutions universitaires et vise à encourager la coopération entre les équipes de recherche. Notre objectif principal, au sein du PARDUR, est de devenir une référence internationale dans l’étude des partis politiques et des représentant·es politiques en relation au développement durable.
Quel rôle joue l'IEP dans le lancement et l'organisation de ce projet ?
Pour l’IEP, institution du PARDUR représente une nouveauté et une opportunité de collaborations. Le projet LIA PARDUR et l'IEP vise à valoriser les expériences existantes et promouvoir des nouvelles, notamment sur la base de collaborations internationales. Les compétences scientifiques des unités telles que l'OBELIS, le GREC, le CRAPUL, et bien sûr l'OVPR sont mises à contribution en raison de leurs compétences, notamment dans les domaines des études sur les politiques publiques, du comportement électoral et des élites politiques. Nos intérêts portent sur dynamiques nationales et les différences régionales, en Suisse mais également au Québec, en relation avec le Canada. Après la table-ronde du 12 octobre passé, quand nous avons invité des candidat-e-s- vaudois aux élections fédérales à discuter des enjeux environnementaux, nous organisons au sein de l’IEP une journée d'étude internationale le 10 novembre. Cette rencontre fournira une occasion pour favoriser les échanges de collègues de l'IEP et des spécialistes venant d’autres Universités.
Pouvez-vous expliquer l'implication et les relations entre le projet FNS intitulé "Populism and Conspiracy in the COVID-19 Pandemic" et le projet PARDUR ?
A la base, ce projet de recherche, soutenu pas le FNS et le Fonds national autrichien, intitulé "Populism and Conspiracy in the COVID-19 Pandemic," vise à mettre en relation comment les partis politiques de la droite radicale articulent populisme et les théories complotistes. Ce projet s’intéresse également à des récits complotistes qui se développent après la crise du Covid-19, comme ceux qui concernent le changement climatique. Ce projet de recherche interagit et contribue donc à la création du PARDUR et aux raisons qui expliquent son institution. Si les thèmes du COVID-19 et le scepticisme envers la science sont des sujets distincts, ils sont en lien avec le négationnisme climatique.
Est-ce que le PARDUR vise également l'implication des étudiant·es ou doctorant·es en science politique ?
Ce Laboratoire international associé vise à combiner un intérêt pour un rapport à la cité, une valorisation et promotion de la recherche avec l'engagement de doctorant·es intéressé·es par ces thèmes. Nous sommes très intéressés à collaborer avec des doctorant·es, notamment avec l'Université de Laval. Pour ce faire, nous prévoyons de mettre en place deux écoles d'été. La prèmière, déjà bien établie, se nomme "Participation & Démocratie" et a pour vocation de fournir un espace aux étudiant·es et doctorant·es pour présenter leurs travaux sur des sujets liés à la démocratie et la participation, y compris des thèmes environnementaux. Cette école d'été est francophone et résulte d'une collaboration entre l'Université de Bruxelles, l'Université de Laval, l'Université de Bordeaux et l'Université de Luxembourg, et se déroule chaque année dans une université différente. En 2024, cette Ecole d’été aura lieu à l’Université Laval.
Nous sommes entrain de mettre en place une seconde école d'été spécifiquement axée sur les questions environnementales et le développement durable, en partenariat avec CIVIS qui est un programme qui permet justement aux doctorant·es de participer à des écoles d'été partout en Europe. Nous espérons pouvoir organiser cette Ecole d’été à l’UNIL en 2025.
Actuellement, la participation au projet est principalement assurée par les membres de l'OVPR. Toutefois, envisagez-vous une collaboration avec des chercheur·euses de l'IEP et de l'UNIL afin de développer ce projet ?
Tout à fait, nous sommes extrêmement ouverts à cette possibilité. Plus fondamentalement, notre propos est de développer ce LIA en essayant d’impliquer tous.tes les collègues intéressé.e.s. Le comité scientifique PARDUR qu’on vient de créer est composé de deux collègues de l’Université de Laval, et de deux collègues de l’UNIL : Anke Tresch, directrice de Selects à FORS et professeure rattachée à IEP et Stéphane Nahrath, professeur de politiques publiques et durabilités à l’IDHEAP, qui a plusieurs collaborations avec l’IEP. A la journée d'étude du 10 novembre, notre collègue Emmanuelle Mathieu, nous fera part de ses recherches en cours sur les politiques énergétiques. Notre souhait est d’encourager la collaboration interdisciplinaire avec un large éventail de chercheur·euses des laboratoires de l’IEP et au-delà. En va dans ce sens la collaboration que nous avons établi avec le Centre de compétence en durabilité de l'UNIL.