Anita Auer (Section d’anglais, UNIL) obtient un financement un financement de l’Indo-Swiss Joint Research Programme pour un projet bilatéral avec l’Inde en linguistique patrimoniale portant sur le tamoul.
Projet
En linguistique patrimoniale (heritage linguistics), l'une des principales hypothèses, dite «hypothèse de simplification», affirme que la structure linguistique des heritage languages, c'est-à-dire des langues minoritaires dans les sociétés où la langue est généralement apprise à la maison durant l'enfance, est plus simple et moins complexe que celle de la même langue parlée dans le pays d'origine des communautés migrantes.
L'objectif du projet est de tester la validité de cette hypothèse d'un point de vue interlinguistique en effectuant une comparaison (socio)linguistique systématique entre le tamoul parlé dans le sud de l'Inde et le nord du Sri Lanka et le tamoul suisse produit par des locuteur·trice·s de deuxième génération dans les aires germanophone et francophone de la Suisse. Plus précisément, sur la base des données collectées sur le terrain, le projet entend mettre en lumière les différences entre le tamoul d'origine (c'est-à-dire appartenant à la famille des langues dravidiennes) et le tamoul suisse, ainsi que les influences que les différentes langues majoritaires en Suisse (allemand et français) ont sur le tamoul. Le contexte suisse est unique pour l'étude du tamoul, car il offre la possibilité d'ajouter la perspective typologique comme facteur d'affinement pour tester l'hypothèse de la simplification.
Depuis le milieu des années 1980, de nombreux Tamoul·e·s ont quitté leur patrie, entre autres à cause de la guerre civile au Sri Lanka (1983-2009). Comme plus de 40’000 migrant·e·s tamoul·e·s se sont installé·e·s en Suisse depuis lors, le tamoul est aujourd'hui parlé comme une langue d'origine par des locuteur·trice·s de deuxième et troisième génération qui sont né·e·s et ont grandi en Suisse. C'est l'utilisation de la langue par les locuteur·trice·s de deuxième génération, qui ont appris la langue à la maison et dans la communauté tamoule, mais qui ont été scolarisé·e·s dans les langues majoritaires – (suisse) allemand ou français –, qui est au centre de cette enquête.
Les comparaisons systématiques entre les ensembles de données (collectées dans le sud de l’Inde, le nord du Sri Lanka et les aires germanophones et francophones de la Suisse), formulées en termes d'informations sociolinguistiques, permettront d'éclairer les questions suivantes :
Direction du projet
Équipe du projet
Durée du projet