Le travail réalisé par les étudiant·e·s et les professeur·e·s FDCA a permis le renvoi à la Cour d'appel.
© Appeal website
Andrew Malkinson a été condamné à sept ans de réclusion pour l’agression et le viol d’une femme à l’aube du 19 juillet 2003 dans la périphérie de Manchester. Il a été condamné sur identification de témoins oculaires, aucun indice ne permettant d’attester un lien avec la victime.
Il a clamé son innocence pour ce crime dès son arrestation et a purgé une peine de réclusion additionnelle de dix ans pour ne pas avoir admis les faits dont il avait été accusé à l’issue de sa première condamnation.
Aujourd’hui libre depuis 2020, il continue à se battre avec l’aide d’Appeal, une organisation caritative de défense des intérêts de victimes de la justice, pour faire reconnaître sa vérité et être réhabilité par la justice anglaise.
Après deux demandes d’appel rejetées, les avocats en charge de sa défense ont requis une nouvelle expertise, en lien notamment avec l’évolution des techniques d’identification par ADN.
C’est dans ce cadre que l’expertise de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique de l’Université de Lausanne a été sollicitée. Cette dernière a financé, entre 2018 et 2020, un projet interdisciplinaire dirigé par les professeurs Laurent Moreillon, Christophe Champod et Franco Taroni ainsi que par Joëlle Vuille qui avait précisément pour objectif de traiter des dossiers criminels sur demande d’organisations internationales telles qu’Appeal et Innocence Project.
Un groupe restreint d’étudiant·e·s de l’Ecole des sciences criminelles et de l’Ecole de Droit, sous la supervision de ces professeurs, a ainsi eu l’opportunité de réexaminer les pièces à conviction encore disponibles avec des techniques d’analyse jusqu’alors inexploitées.
L’important travail conduit a permis de mettre à profit des défenseurs d’Andrew Malkinson de nouvelles pistes d’analyses. Ces dernières se sont avérées probantes et ont permis de mettre en évidence l’ADN d’une tierce personne inconnue sur la scène de crime.
Sur cette base, Appeal a saisi la Criminal Cases Review Commission (CCRC), qui a pu identifier un suspect alternatif au travers de la National DNA Database. La CCRC a annoncé qu’elle allait renvoyer l’affaire à la Cour d’appel cette année et a communiqué qu’il était possible que la justice annule la condamnation d’Andrew Malkinson sur la base de ces nouveaux éléments.
Pour aller plus loin le podcast: Seventeen years: The Andrew Malkinson story