Un grand succès pour la première rencontre du cycle d’évènements sur la sobriété énergétique Moins, c’est mieux. co-organisé par le Centre de compétences en durabilité de l’UNIL et Romande Énergie. Retrouvez ici la vidéo complète de la conférence et un petit résumé de la soirée.
Face à plus de 200 personnes issues la communauté universitaire et au-delà, Yamina Saheb et Julia Steinberger ont lancé cette série sur une excellente note. Les deux auteures principales du GIEC ont retracé l’histoire et la mise en œuvre du concept de sobriété au sein de notre société, avec deux approches complètement différentes – et complémentaires – à l’action climatique.
La soirée a été ouverte par Benoît Frund, vice-recteur pour la Transition écologique & Campus : « À l’UNIL, les questions liées à la transition écologique et sociale sont désormais inscrites dans le Plan d’intention de la direction. Les initiatives qui ont été lancées au fil des années sont nombreuses et impactantes – et pourtant nous sommes loin de faire le nécessaire. Nous avons été tellement habitués à consommer sans limites que la sobriété est désormais devenue incontournable. »
Lien vers l’intervention de Benoît Frund : https://www.youtube.com/watch?v=X5oZIC8b7W4&t=256s
Julia Steinberger, académique de l’UNIL penchée sur les questions du dérèglement climatique et des impacts qu’il aura sur notre société, a donné une excellente présentation qui a en fait posé le contexte pour le cycle entier : qu’est-ce que la sobriété ? D’où vient ce concept et comment a-t-il évolué au cours des siècles ? Quel est l’état de santé actuel de notre planète et quelle place devra jouer la sobriété dans ses soins ?
« Vivre bien, à l’intérieur des limites planétaires : est-ce possible ? Oui, mais seulement grâce à une transformation complète, axée sur (1) la sobriété, (2) l’équité et (3) l’efficacité maximale. On ne va pas pouvoir résoudre la question du climat sans résoudre la question de l’énergie – c’est-à-dire, des riches. »
Lien vers la présentation de Julia Steinberger : https://www.youtube.com/watch?v=X5oZIC8b7W4&t=912s
Yamina Saheb, ingénieur énergétique active dans le milieu des grandes entreprises multinationales de l’énergie, a d’abord présenté le difficile processus qui l’a emmené, avec détermination dans une lutte diplomatique éprouvante, à inscrire le concept de sobriété comme clé non seulement dans le dernier rapport du GIEC, mais aussi dans le résumé pour les décideur·euse·s. Elle a aussi démontré le potentiel considérable des mesures de sobriété si elles étaient appliquées à l’échelle globale.
« La première chose à changer pour arriver à la sobriété est la mentalité – et donc la formation – des chercheur·euse·s, des politiques, des technicien·ne·s. Nous ne sommes pas formé·e·s à concevoir un monde différent. Il faut nous déformer pour nous reformer. »
Lien vers la présentation de Yamina Saheb : https://www.youtube.com/watch?v=X5oZIC8b7W4&t=2772s
UNE TABLE RONDE À FORTE CHARGE ÉMOTIONNELLE
Ensuite, les deux présentatrices sont passées à une table ronde avec la facilitatrice et le facilitateur de la soirée, Eloïse Richard, étudiante du master en Durabilité de l'UNIL, et Jean-André Davy--Guidicelli du Centre de compétences en durabilité. Une table ronde qui a permis dévoiler l’histoire rocambolesque du lobbying fait par Yamina Saheb sur plusieurs années et auprès de plusieurs institutions pour pousser les états européens à sortir du Traité de la Charte de l’Énergie. Ce Traité, largement méconnu par le public ainsi que par une bonne partie des expert·e·s, rendait presque impossible pour un pays de prendre des mesures concrètes pour réduire ses propres émissions liées aux combustibles fossiles. Efforts qui ont été récompensés la veille de la conférence par la ratification de la sortie du traité de la Commission Européenne.
Ces mots ne peuvent pas rendre acte des obstacles, de l’engagement et de la dévotion que cette démarche a requise de la part de Yamina. Et donc, on vous suggère fortement de regarder vous-même la vidéo dont elle explique, au bout des larmes, comment elle est arrivée, après des années de luttes, à renverser l’un des bastions du pouvoir des grandes compagnies des énergies fossiles.
Lien vers la table ronde : https://www.youtube.com/watch?v=X5oZIC8b7W4&t=4678s
Malheureusement, tout cet incroyable travail n’est pas encore suffisant, dès que Jean-Christophe Füeg, chef de la Section Affaires internationales de l’Office fédéral de l’énergie suisse (OFEN) a récemment déclaré qu’il n’y aura aucun changement dans la position de la Suisse face au Traité de la Charte de l’Énergie, pour l’instant : « Would you think that Swiss investors, who have billions of assets in the EU (much of it in renewables), would appreciate seeing their investors’ protection rights waived by a Swiss exit? ».
PROCHAINES ÉTAPES
Cette première soirée du cycle Moins, c’est mieux. a certainement placé la barre très haut pour la suite, mais le programme de la deuxième rencontre est tout aussi riche que nous ne craignons aucune comparaison. Vous êtes donc toutes et tous invité·e·s à vous inscrire à la conférence « La sobriété énergétique, de la théorie à la pratique » :
On discutera de la mise en pratique des connaissances académiques sur la sobriété avec Sascha Nick, chercheur sur les transformations sociétales durables à l’EPFL, qui reviendra sur les liens entre bien-être et sobriété avant de démontrer le potentiel de la sobriété dans les systèmes d’approvisionnement et le secteur de l’Habitat en Suisse ; et Barbara Nicoloso, présidente de l’association Virage Énergie, qui partagera comment les collectivités peuvent mettre en œuvre des applications concrètes sur leurs territoires, avant de nous inviter à imaginer un nouveau récit de la sobriété.
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