Quelque 150 partenaires de l’Université de Lausanne ont découvert les nombreuses initiatives développées par l’UNIL en matière de durabilité lors de la traditionnelle Soirée du recteur qui s'est déroulée jeudi 9 février 2023, Découvrez une synthèse de cet événement.
Cet article est la synthèse complète envoyée à tout·e·s les particpant·e·s à la traditionnelle Soirée du recteur de l’UNIL, qui s’est déroulée le 9 février 2023 au Vortex. Nous vous la proposons ci-dessous en intégralité.
Objectif donut
Les scientifiques ont identifié 9 processus naturels qui rendent notre planète habitable (le climat, la biodiversité, les cycles de l’eau, de l’azote et du phosphore, l’occupation des sols, l’acidification des océans, les aérosols et l’ozone dans l’atmosphère). Pour chacun de ces processus, il existe un seuil qu’il ne faudrait pas franchir, sans quoi nous entrons dans une zone à haut risque d’emballement. Ce sont les limites planétaires qui forment le «plafond écologique» à ne pas dépasser.
En outre, pour vivre les êtres humains doivent pouvoir assouvir quelques besoins essentiels, comme l’accès à l’eau, à l’éducation, à la santé, à l’égalité des chances, à un emploi, etc. Ces besoins forment un plancher social au-dessous duquel il ne faudrait pas aller.
L’économiste Kate Raworth a proposé un cadre conceptuel pour résumer cet espace juste et sûr dans lequel l’activité humaine devrait se situer: le cercle du donut situé entre le plafond écologique et le plancher social.
Les chercheuses et les chercheurs de l’Université de Lausanne abordent les différentes dimensions du donut à partir de domaines aussi divers que les imaginaires, la santé, les politiques publiques, les économies, la gouvernance, l’innovation, etc. Cette soirée était l’occasion de vivre une expérience inédite et d’avoir un bref aperçu de ce que fait l’UNIL pour entrer dans le donut.
1 - Mon pitch en 180 secondes: à vous de juger!
Par le HUB entrepreneuriat et innovation
Connaissez-vous «Ma thèse en 180 secondes»? Ce concours permet aux doctorant·e·s de présenter leur sujet de recherche dans un délai limité, en termes simples et à un auditoire non initié et diversifié. De la même manière, Anne Headon, directrice du HUB, et Anne Liquois, Program Manager, vous ont proposé de découvrir 3 projets entrepreneuriaux à impact en 180 secondes, émanant d’étudiant·e·s ayant suivi le programme d’accélération UCreate du HUB. Les voici:
Tout d’abord Cap’able, un jeu de société coopératif pour vivre la complexité du changement climatique en incarnant des personnages qui élaborent des solutions ensemble pour éviter la catastrophe. Cette idée à été développée par Laure Huysecom (étudiante UNIL en géosciences de l'environnement), Antoine Brunner (alumni EPFL), Louise Cardinaux et Alexia Pasteels.
Now Care ensuite. Ce projet a été imaginé par Claire Meuwly (étudiante UNIL en biologie et médecine) et Larina Laube (responsable du développement). Les deux jeunes femmes ont développé et lancé toute une ligne de produits d’hygiène en poudre (gel douche, shampoing, savon) qui se transforment en liquide lorsqu’on y ajoute de l’eau. Une solution pratique et durable pour la peau, les cheveux et la planète.
Le projet Green enfin, a été développé par Paul Margain (étudiant UNIL en biologie et médecine) et Matthieu Saussaye (alumni EPFL). L’objectif? Proposer une carte lausannoise pour permettre aux jeunes d’accéder à des offres exceptionnelles de produits éco-responsables auprès de commerces locaux. Une solution pour réduire le CO2 et les dépenses.
Ces trois projets ont ensuite été évalués interactivement - et avec bienveillance - par l’ensemble des participant·e·s aux ateliers. L’objectif? Juger de leur pertinence et de leur impact sur la société.
Pour aller plus loin:
- HUB Entrepreneuriat et Innovation: plateforme dont la mission est d’apporter à l’ensemble de la communauté UNIL l’esprit d’entreprendre afin qu’elle puisse contribuer de manière pertinente et significative au futur de notre société.
- UCreate: programme d'activation de projets à impact destiné à toute la communauté UNIL: UCreate1 (guichet), UCreate2 (programme d’exploration) et UCreate 3 (programme d’accélération).
2 - Quoi de neuf docteur·e?
Par le Centre de compétences en durabilité (CCD), avec le soutien de la Fondation Charles Leopold Mayer, de l’Espace Dickens et du dicastère «Relations extérieures et communication scientifique» de l’UNIL
Il n’est pas ici question d’un atelier sur la série télévisée américaine du même nom ou encore de débattre autour de la célèbre réplique de Bugs Bunny, mais plutôt d’une initiative menée par le CCD pour mettre en avant le travail de jeunes chercheur·euse·s sur la durabilité auprès du plus grand nombre.
Deux chercheur·euse·s étaient présents pour évoquer leur projet:
Quentin Gallea tout d’abord. Étudiant à la Faculté des HEC, il a étudié l’effet des mesures de restrictions sanitaires durant la pandémie de Covid-19 afin de voir si celles-ci avaient eu une incidence sur le niveau des particules fines. «Nous avons évalué que les mesures de confinement ont entraîné une baisse de la pollution par particules fines (PM2.5) de plus d'un tiers. Nous montrons que certaines trajectoires de pays sont beaucoup plus attrayantes que d’autres: moins de victimes du covid, moins de ralentissement économique et des réductions de pollution plus importantes. Ces résultats soulignent la possibilité de "reconstruire mieux" une économie durable où la pollution peut être réduite d'une manière moins coûteuse que pendant la pandémie de COVID-19», assure-t-il.
Le deuxième projet présenté est l'œuvre de Fantine Surret, étudiante à la Faculté des sciences sociales et politiques (SSP): comment changer nos comportements pour atteindre un monde durable? Tout un programme. Pour la chercheuse, une partie des attentes que l’on fait peser sur l’école sont en contradiction avec les besoins qu’auront les élèves face au changement climatique à l’avenir. Il y a ainsi lieu, selon elle, à revoir la formation des jeunes, notamment en favorisant les valeurs collaboratives et non plus individuelles.
Pour aller plus loin:
- Le projet de recherche de Quentin Gallea en vidéo
- Le projet de recherche de Fantine Suret en vidéo
- Centre de compétences en durabilité (CCD): centre qui vise à stimuler la recherche, l’enseignement et les collaborations avec la société sur la durabilité
3 - On a les Crocs!
Par Unipoly
Dans le cadre de cette soirée, l’UNIL a souhaité donner carte blanche à des étudiant·e·s. Et c’est Unipoly qui a accepté de relever le défi en présentant ses différentes activités, notamment celles liées à l’alimentation.
Après une activité interactive autour de l‘impact de l’alimentation sur la société et l'environnement, les étudiant·e·s ont évoqué les différentes pistes proposées dans leur campagne «On a les Crocs!» pour faire plus à l’UNIL et dans la société.
Pour aller plus loin:
- Unipoly: association solidaire présente sur le campus de l’UNIL et de l’EPFL. Elle vise à sensibiliser et amorcer la discussion sur des sujets sociétaux liés à l’écologie avec les étudiant·e·s du campus et à porter les intérêts écologistes auprès des administrations des écoles.
- La résolution «On a les Crocs!» d’Unipoly
- La stratégie pour l’alimentation durable de l’Université de Lausanne
4 - Le cabinet dont vous êtes le·a héro·ïne
Par Unisanté et la Revue médicale suisse
Le professeur UNIL et chef du département de médecine de famille à Unisanté Nicolas Senn et la Revue médicale suisse ont créé plusieurs séquences virtuelles et immersives pour imaginer les structures de soin du futur aux participant·e·s de l’atelier.
En point d’orgue de cette animation: «Santé et environnement» (RMS Editions). Ce livre rédigé par quelque 70 spécialistes suisses et internationaux propose de repenser les soins aux populations en «croisant les multiples savoirs de chacun-e: sciences de la santé, médecine, santé publique, sciences humaines et sociales, sciences de l’environnement ou encore ingénierie». L’objectif? Proposer une vision nouvelle de la santé qui intègre l’environnement naturel comme composante essentielle.
Pour aller plus loin:
- Télécharger le livre «Santé et environnement» (la gratuité du livre numérique est rendue possible grâce au soutien du Fonds national suisse)
5 - La recherche en transformation
Par le Centre de compétences en durabilité
C’est au 8e étage du Vortex que nous vous avons donné rendez-vous pour découvrir la recherche traditionnelle qui s’opère à l’UNIL: une recherche en réalité très disciplinaire, spécialisée sur des questions pointues et internes au milieu académique. Mais comment répondre à des enjeux complexes et systémiques, qui touchent toutes les composantes de la société - comme la transition écologique - avec un tel cloisonnement?
C’est toute la problématique qu’a souhaité mettre en lumière Augustin Fragnière, docteur en sciences de l'environnement, philosophe et directeur-adjoint du Centre de compétences en durabilité. L’UNIL, avec l’ensemble de sa communauté, cherche à dépasser les modèles classiques pour développer une recherche différente. Trois postes ont été présentés:
Volte-Face: un programme qui finance des projets de recherche-action, une recherche issue de la collaboration entre des chercheur·euse·s et des acteurs de terrain.
Le programme transformation: l’idée derrière cette initiative est de proposer un programme de recherche ambitieux comprenant plusieurs projets sur l’étude de la transformation écologique et sociale en faisant travailler ensemble des équipes interdisciplinaires (psychologues, juristes, économistes etc.).
Les futurs possibles: ce projet vise à faire travailler des jeunes chercheur·euse·s et des artistes ensemble autour des enjeux sociaux et environnementaux. Ce cycle de recherche-création annuel débouche sur des créations originales pour renouveler les imaginaires.
Pour aller plus loin:
- Imaginaires des futurs possibles: «Slow, always on my mind»
6 - L'UNIL, un campus laboratoire
Par le vice-recteur «Transition écologique et campus», son équipe et le Centre de compétences en durabilité
C'est désormais au Perchoir, bar situé au 8e étage du Vortex, que nous vous emmenons. Ici Benoît Frund, Vice-recteur «Transition écologique et campus», ses adjoint-e-s Delphine Douçot et Julien Meillard ainsi que Camille Gilloots et Cecilia Matasci du Centre de compétences en durabilité vous proposent un atelier qui illustre comment l'UNIL ancre depuis 10 ans la durabilité au cœur de ses activités, ainsi que le chemin considérable qu’il reste à parcourir pour réduire ces impacts sur l’environnement.
Plusieurs visuels ont été dévoilés. Une carte, tout d'abord, détaillant de nombreuses initiatives réalisées sur le campus.
Est-ce que ces réalisations sont à la hauteur des enjeux de la transition écologique et sociale nécessaire? Pour le savoir, l’UNIL a quantifié l’ensemble de ses impacts sur chacune des limites planétaires et déterminé une valeur cible à atteindre correspondant au respect de chaque limite. Cette illustration permet de visualiser l’importance du chemin à parcourir pour que les impacts de l’UNIL rentrent dans le «donut». La zone verte correspond à l’espace sûr et juste pour l’humanité et le reste du vivant.
Ce chemin a notamment été défini pour les émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes de l’Université de Lausanne. Cette courbe illustre la descente drastique nécessaire pour que l’UNIL fasse sa part pour contribuer à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.
Atteindre ces objectifs implique de transformer en profondeur le fonctionnement de l’Université. Pour ce faire, la Direction de l’UNIL compte sur l’implication de sa communauté à tous les niveaux. Une Assemblée de la transition a notamment été constituée: 60 personnes tirées au sort au sein de la communauté universitaire, une année de travail et 12 sessions pour aboutir à des mesures ambitieuses.
Pour aller plus loin:
- Assemblée de la transition: lieu d’échange et de débat pour faire dialoguer la communauté universitaire avec des expert·e·s issu·e·s tant du monde académique que du terrain. Cette structure a une place cruciale dans l’élaboration du Plan de transition de l’UNIL.
- Accord de Paris: traité international adopté par 196 parties lors de la COP 21 à Paris, le 12 décembre 2015. Son objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2, de préférence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel.
7 - Les initiatives durabilité des chercheur·euse·s
Par l'OUVEMA, le PEC, ECCE et le Centre de compétences en durabilité
Depuis plusieurs années, des chercheur·euse·s de l’UNIL ont décidé de se mobiliser en lançant des collectifs interdisciplinaires autour des questions de durabilité: il faut réfléchir ensemble et dépasser les frontières pour avancer. 16 centres ont été identifiés et présentés lors d’une exposition.
Cet atelier a mis plus particulièrement l’accent sur 3 projets:
OUVEMA: cette initiative a été lancée sous l'impulsion de Patrick Rérat (professeur de géographie et d’urbanisme) et Bengt Kayser (médecin et directeur de l’Institut des sciences du sport). Elle vise à repenser aux enjeux sociaux et environnementaux que nous traversons pour provoquer une réflexion et une évolution de la mobilité dans le monde de demain.
Pôle Environnement et Climat (PEC): cette initiative rassemble les trois pôles de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique de l’Université pour mener des réflexions et développer des projets transversaux dans les domaines de l’environnement et du climat. A la tête du comité de pilotage, le professeur Thierry Largey (école de droit), la professeure Céline Weyermann (école des sciences criminelles) et le professeur Stéphane Nahrath (Institut de hautes études en administration publique).
Expertise Center for Climate Extremes (ECCE): ce centre d’expertise souhaite fournir des évaluations quantitatives aux risques liés aux extrêmes climatiques (précipitations extrêmes, sécheresses, inondations, glissements de terrain, etc.), à différents horizons temporels, en particulier en Suisse. Ce projet est piloté par trois professeurs d’HEC (Hansjörg Albrecher, Valérie Chavez-Demoulin, Eric Jondeau), trois professeurs de FGSE (Tom Beucler, Daniela Domeisen, Grégoire Mariethoz), et Erwan Koch, directeur scientifique et exécutif.
8 - Let's Play
Par le GameLab UNIL-EPFL et l'ORIA
Saviez-vous que les jeux vidéo peuvent être d’excellents supports de communication scientifique? C’est dans une cave, au sous-sol du Vortex, que nous avons décidé d’organiser cet atelier atypique. Sur place, Colin Pahlisch (Centre de compétences en durabilité), Guillaume Guenat (doctorant en sciences sociales) et Yannick Rochat, professeur assistant en études vidéoludiques et cofondateur de GameLab UNIL-EPFL.
Les trois chercheurs ont joué en direct à Death Stranding, dernière création des studios de Hideo Kojima sortie en novembre 2019 sur Playstation 4.
Ce jeu vidéo invite à arpenter un monde qui tente de se relever d’un cataclysme. Il utilise une crise écologique pour raconter son histoire et sensibiliser le joueur ou la joueuse à l’environnement afin d’éviter le pire. Notre propre crise écologique est une crise de la sensibilité. Mais cette sensibilité, la fiction sous toutes ses formes permet de la réactiver, dans le cas présent en incarnant des avatars humains projetés dans un univers dévasté.
Pour aller plus loin:
- Let’s Play: expérience immersive dans laquelle un jeu vidéo est joué et commenté.
- Hideo Kojima: célèbre créateur de jeu vidéo japonais connu notamment pour sa série de jeux vidéo Metal Gear, vendue à plus de 54,5 millions d'exemplaires dans le monde.
- GameLab UNIL-EPFL: groupe d’étude sur le jeu vidéo et regroupement interdisciplinaire de chercheurs et chercheuses travaillant autour des questions liées au jeu, plus particulièrement au jeu vidéo.
- Observatoire des Récits et Imaginaires de l’Anthropocène (ORIA): initiative développée par le Centre de compétences en durabilité de l’UNIL pour exposer et déchiffrer les dynamiques sémantiques, symboliques, représentatives et narratives au cœur des enjeux socio-environnementaux auxquels nous confronte cette nouvelle période de l’histoire de la Terre nommée «Anthropocène».