Mercredi 14 décembre, 20h00, Espace Dickens | Nicolas Werth a publié ce printemps «Poutine, historien en chef» chez Gallimard. Il est également président de la branche française de Memorial. Cette association, désormais interdite en Russie, s'est vue décerner le prix Nobel de la paix 2022.
Une trahison de l'histoire au service d'une guerre de conquête
Lorsqu’il n’évoque pas « le satanisme pur et simple » de l’Occident, Vladimir Poutine revêt l’habit de l’historien pour justifier sa volonté de réduire l’Ukraine à néant. Poutine est, aujourd’hui comme hier, loin d’être le seul à manipuler l’histoire à des fins politiques et de conquête. Prétendus « droits historiques », trahison de l’histoire, mobilisation d’une rhétorique machiste et réactionnaire occupent une grande place dans les discours du président russe. Il faut le prendre au sérieux, saisir les engrenages de propos qui ont des répercussions tragiques sur la vie de millions de personnes, en Russie comme en Ukraine, dans la déstabilisation des relations entre États tout comme dans l’exacerbation, partout dans le monde, des courants politiques conservateurs et fascisants.
Pour contrer ce faussaire de l’histoire et comprendre ce que la guerre présente doit au passé, nous avons invité un historien, grand spécialiste de la Russie : Nicolas Werth, président de la branche française de Memorial. Depuis la limitation puis l’interdiction des activités, en Russie, de cette association qui joue un rôle déterminant depuis les années 1980, autant par son travail sur la mémoire que par la défense des droits humains, Paris est devenu un refuge à partir duquel se poursuivent les mêmes objectifs. C’est l’une des raisons pour lesquelles, le 7 octobre dernier, le prix Nobel de la paix a été décerné à Memorial aux côtés du bélarusse Ales Bialiatski et du Centre pour les libertés civiles ukrainien.
Cette soirée est co-organisée par le CRHIM, le Centre Walras-Pareto et le Comité de solidarité avec le peuple de l’Ukraine et les opposant•e•s russes à la guerre (Comité Ukraine Vaud).