Notre ingénieure pédagogique vous livre des conseils afin d'encourager la participation estudiantine dans les cours de type ex-cathedra (enseignement magistral), qui est la méthode la plus répandue dans l’enseignement supérieur, surtout dans les cours de propédeutique.
Cette méthode est notamment adaptée pour la présentation de notions théoriques de base d’une matière et la transmission d’un large nombre d’informations de plus en plus complexes.
Par contre, à cause du nombre conséquent d’étudiant·e·s dans l’auditoire, il n’est pas rare pour un·e enseignant·e de se sentir un peu seul·e après avoir demandé : « (Avez-vous) Des questions ? ». Il est surtout compliqué (et intimidant !) pour le corps étudiant de poser une question face à 200, 300 voir 600 collègues. En outre, écouter la leçon et prendre des notes pendant de longues périodes engendrent de la perte d’attention. Un autre inconvénient de l’enseignement magistral est le peu d’information concernant la compréhension et le niveau de rétention de la matière par les étudiant·e·s (Ménard et St-Pierre, 2014). Le corps étudiant n’arrive pas toujours à détecter s’ils·elles ont bien compris les notions données pendant les cours (Vanpee et al., 2008).
Nous vous présentons ci-dessous quelques pistes qui visent à minimiser ces inconvénients :
Poser des questions
Les questions servent non seulement à vérifier si les étudiant·e·s ont compris une notion donnée pendant le cours avant d’avancer sur un contenu, mais également pour que les étudiant·e·s aient un repère sur leur compréhension de la matière. Ces questions de restitution peuvent être posées à la fin du cours ou au début du cours (portant sur la matière du cours précédent).
Avec un grand nombre d’étudiant·e·s, il est possible d’utiliser des outils de type « zappettes », disponible sur Moodle (voir rubrique Favoriser la participation estudiantine dans les grands auditoires, disponible dans la section « Activités pédagogiques ». On peut y proposer une question fermée (QCM) ou ouverte (demander un mot-clé à propos d’un sujet, ou d’une notion).
Il est également possible de poser des questions pendant le cours, afin que les étudiant·e·s aient du temps pour revenir sur leur notes avant d’avancer sur le contenu.
Faire travailler les étudiant·e·s en binômes et en petit groupes
Il est possible de poser des questions ou de demander une courte synthèse à propos des notions présentées dans le cours ou d’une lecture faite hors-classe. D’abord, demandez aux étudiant·e·s de travailler individuellement. Ensuite, demandez-leur de comparer les réponses avec un autre collègue. Ces binômes peuvent alors travailler en groupe de 4 personnes (les personnes assises dans un rang peuvent travailler avec celles assises au rang supérieur de l’auditoire). Si possible, demandez à quelques personnes volontaires de transmettre la synthèse du groupe à haute voix.
La technique du 'One minute paper' à la fin des cours
Cette technique consiste à demander aux étudiant·e·s d’écrire une courte synthèse (une phrase ou des mots-clés) sur les notions importantes données pendant le cours. On peut également varier l’activité, en donnant davantage de temps pour que les étudiant·e·s puissent comparer les réponses avec un·e collègue. Ensuite, les étudiant·e·s notent leur synthèse sur Wooclap (activité disponible sur Moodle, option « réponse ouverte » ). Avec le registre des synthèses des étudiant·e·s, l’enseignant·e peut donner un retour et vérifier si lors du prochain cours les notions présentées doivent être réexpliquées.
Inverser l’enseignement
Inverser l’enseignement consiste à rendre disponible le matériel d’une leçon (les diaporamas de cours, des lectures ou une vidéo sur le cours) dans la semaine qui précède le cours. En classe, les étudiant·e·s peuvent poser des questions, faire des exercices, discuter en petit groupes etc.
L’enseignant·e peut ajouter des nouveaux exemples ou réexpliquer la matière. A ce sujet, vous pouvez consulter l’article Inverser l’enseignement ? Intégrer des activités en ligne dans l’enseignement en présentiel qui montre un exemple de cette méthode dans une classe à grands effectifs.
Par Mariana Vieira, ingénieure pédagogique de la Faculté des SSP
Sources
Ménard, L., & St-Pierre, L. (2014). Se former à la pédagogie de l’enseignement supérieur. Montréal: Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC)
Mulryan-Kyne, C. (2010). Teaching large classes at college and university level: challenges and opportunities. Teaching in Higher Education, 15(2), 175-185. http://dx.doi.org/10.1080/13562511003620001
Vanpee, D., Godin, V., & Lebrun, M. (2008). Améliorer l’enseignement en grands groupes à la lumière de quelques principes de pédagogie active. Pédagogie Médicale, 9(1), 32‑41. https://doi.org/10.1051/pmed:2008032