Retour sur le débat public « quand les femmes (ne) prennent (pas) le pouvoir », organisé en septembre dernier par la Commission cantonale consultative de l’égalité (CCCE) et le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes (BEFH).
Quels sont les principaux obstacles à une plus grande présence féminine dans les instances décisionnelles des entreprises ? Comment se fait-il que l’accession des femmes aux organes de direction soit plus difficile que leur participation aux conseils d’administration des entreprises ? Que peuvent faire les entreprises et administrations publiques pour encourager les candidatures féminines aux postes à responsabilité ? Faut-il adopter des mesures spécifiques au bénéfice des femmes ? Telles ont été les principales interrogations à l’origine de ce débat public, marqué par des points de vue variés, le plus souvent complémentaires. En effet, après une conférence d’ouverture par Nicky Le Feuvre, professeure de sociologie du travail et Doyenne de notre Faculté, le public a pu assister à une table ronde animée par la journaliste Romaine Jean, avec des interventions de la part de Samira Marquis, Présidente du Conseil d'Administration Vaudoise Arena et membre du Cercle suisse des administratrices, Christian Petit, directeur général de Romande Énergie et Sophie Revaz, membre de la direction générale du Groupe Mutuel.
Lors de son intervention, Nicky Le Feuvre a présenté les outils sociologiques susceptibles de contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes, souvent complexes et cachés, qui sont à l’origine des inégalités et des discriminations auxquelles les femmes sont confrontées tout au long de leur carrière. Elle a insisté sur l’utilité d’une approche interactionniste du genre, à la fois pour cAlineomprendre les mécanismes par lesquels les femmes ont été historiquement exclues des espaces professionnels les plus valorisés, mais aussi pour identifier les stratégies développées par ces dernières pour accéder à des postes à responsabilité, ou encore pour saisir les raisons pour lesquelles certaines renoncent à briguer de telles positions.
Au-delà de la contribution scientifique de la Prof. Le Feuvre à cet événement, sa présence reflète la volonté de la Faculté et de l’Université de Lausanne de contribuer pleinement aux débats publics. En effet, l’expertise des chercheuses et des chercheurs doit alimenter la réflexion collective et nourrir la délibération citoyenne autour des défis sociaux contemporains.
Finalement, l’intervention de la Prof. Le Feuvre permet de répondre à un axe majeur de notre Plan Egalité-Diversité-Inclusion (EDI), qui consiste à visibiliser et valoriser régulièrement l’expertise de nos chercheuses et chercheurs sur ces thématiques.
Aline Rochat, Chargée de missions RH & EDI