Parution de l'article du Prof. Maggetti (Institut d'études politiques, UNIL) « Trust, but notify » sur la plateforme de l'UNESCO Inclusive Policy Lab.
Lorsqu’on évoque des sujets tels que la sécurité alimentaire ou la protection des données dans la presse, c’est souvent pour souligner le besoin grandissant des consommateurs·trices et des citoyen·ne·s en termes de traçabilité des produits, de sécurité et d’informations fiables. Le tableau est néanmoins bien plus large. En effet, de multiples acteurs et actrices sont impliqué·e·s dans les activités de gouvernance et de régulation : les autorités politiques, mais aussi les régulateurs indépendants, les acteurs économiques et les groupes d’intérêt publics et privés.
Au cours des dernières décennies, les gouvernements ont en effet délégué des pouvoirs réglementaires cruciaux à des agences de régulation dans de nombreux domaines, allant des télécommunications et de la finance à la sécurité alimentaire, aux produits thérapeutiques, à la vie privée et à la protection de l'environnement.
Les récentes recherches du Prof. Maggetti ont démontré que ces agences de régulation, qui sont des organisations du secteur public chargées de compétences réglementaires spécialisées, bénéficient généralement d'un certain degré d'autonomie par rapport au gouvernement. En conséquence, elles réalisent des tâches réglementaires très variées, telles que l'évaluation de la conformité, l'octroi de licences, l'affinement des règles, la définition de normes, le contrôle, l'arbitrage et les sanctions en cas de non-conformité.
Comment percevons-nous la fiabilité de ces organisations importantes et pourtant isolées ? Les récentes études menées dans le cadre du projet Européen « Trust in Governance and Regulation in Europe » (TiGRE) font émerger une contradiction. Les niveaux de confiance des citoyen·nes dans les agences de régulation est presque inconditionnellement élevée (étude menée dans 6 pays), alors que plusieurs rapports font état d'une baisse ou d'un déclin de la confiance dans les institutions politiques et dans les expert·e·s en politique. Comment expliquer ce paradoxe ? C’est l’objet du récent article publié sur la plateforme UNESCO Inclusive Policy Lab publié par le Prof. Maggetti, qui explique l’importance de promouvoir une vigilance active plutôt qu'une confiance aveugle et des comportements dénués d'esprit critique.
Professeur associé à l’Institut d’études politiques de l’UNIL et membre du Laboratoire d'Analyse de la Gouvernance et de l'Action Publique en Europe (LAGAPE), Martino Maggetti est spécialisé dans l’analyse de la gouvernance et des politiques publiques. Il assure des enseignements dans les domaines des politiques publiques comparées, de la régulation et des méthodes mixtes, en lien avec des enjeux émergeants tels que l'énergie, la protection de l'environnement, l'internationalisation des marchés financiers, la sécurité des aliments, ou encore la propriété et la protection des données électroniques.