Le dhCenter UNIL-EPFL diffuse, en partenariat avec le projet genre / numérique, une série d’entretiens vidéo intitulée « Égalité de genre et transformation numérique »
Le domaine du numérique ne serait pas ce qu’il est s’il n’était pas travaillé en profondeur, depuis toujours, par la question du genre. Les représentations sociales de ce qu’est un homme, de ce qu’est une femme et de quels sont leurs rôles sont une force structurante dans la constitution du champ informatique, dans le développement des outils computationnels et dans la manière dont ces technologies modélisent et façonnent le monde.
Aujourd’hui, de plus en plus, les inégalités de genre dans le champ du numérique sont identifiées comme un problème pour les femmes, mais aussi pour le champ lui-même et pour la société dans son ensemble. Cette série d’entretiens vidéo questionne des chercheuses qui ont exploré ce territoire pour établir un diagnostic et identifier les possibilités de changement.
Épisode 1 : Isabelle Collet – Le partage du pouvoir numérique s’amorce
La Professeure Isabelle Collet est une ancienne informaticienne. Elle a obtenu son doctorat en sciences de l’éducation à l’Université de Paris Nanterre en 2005 et a publié l’année suivante le livre L’informatique a-t-elle un genre? Hackers, mythes et réalités, basé sur son travail de thèse, qui a reçu un prix de l’Académie des sciences morales et politiques. Elle a fondé l’ARGEF, l’Association de recherche sur le genre en éducation et formation, ainsi qu’une revue scientifique francophone à comité de lecture, la Revue GEF (Genre Éducation Formation).
Depuis 20 ans, elle participe à plusieurs projets européens sur le genre et les technologies de l’information. Elle a fait office d’experte scientifique pour de nombreux projets d’éducation non sexiste dans le domaine des STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) en Belgique, en France et en Suisse. Ses recherches portent sur la réduction de l’écart entre les sexes dans les STEM (en particulier dans les technologies de l’information) et le développement de stratégies d’inclusion des femmes dans l’enseignement supérieur. Elle dirige le groupe de recherche Genre – Rapports intersectionnels, Relation éducative (G-RIRE). Elle est associée de recherche à l’Institut d’études de genre de l’Université de Genève. En 2019, elle publie Les oubliées du numérique.
Épisode 2 : Jessica Pidoux – Tinder et les rôles de genre, aller-retour
Née en 1988 à Maracaibo (Venezuela), titulaire d’un doctorat en humanités digitales à l’EPFL avec une thèse sur les sites de rencontres en ligne, Jessica Pidoux «est connue pour être la première chercheuse à avoir étudié l’algorithme de Tinder, mettant en évidence qu’il repose sur “un modèle patriarcal des relations hétérosexuelles”» (biographie sur Wikipédia). Dotée d’un background de praticienne dans des start-ups à côté de son cursus académique, elle est aujourd’hui chercheuse post-doctorale au Centre d’études européennes de SciencePo à Paris dans le cadre d’un projet sur la recherche citoyenne, et directrice de l’ONG PersonalData.IO, «une boîte à outils pour les individus et les collectivités confrontés au capitalisme de surveillance et désireux de prendre le contrôle de leurs données personnelles».
Découvrez dès maintenant les premières capsules vidéo ici.