Portrait du nouveau vice-directeur opérationnel de l’École de médecine de l’UNIL ou « comment devient-on vice-directeur opérationnel de l’École de médecine de Lausanne ? ».
À la question « Y a-t-il un fil rouge à votre carrière ? », Marc Sohrmann s’amuse « J’ai bouclé la boucle, mais sans avoir anticipé le parcours ! ». Convaincu de longue date de vouloir faire médecine, le gymnasien avait déjà rempli le formulaire de préinscription en médecine avant de se tourner à la dernière minute vers un nouveau cursus de biologie proposé par le Biozentrum de Bâle, avec une forte orientation vers la biologie moléculaire et la biophysique. Un choix sans «plan de carrière» uniquement dicté par son goût pour les sciences et la recherche.
La suite se déroule à Lausanne de 1994 à 1998 avec un travail de Master réalisé à l’ISREC dans le laboratoire du Pr Viesturs Simanis, suivi d’un PhD qui lui permet de publier plusieurs articles dans des revues scientifiques de premier ordre. Sa carrière s’entremêle dès lors géographiquement avec celle de sa compagne, également scientifique. Lors d’un premier postdoc à Cambridge, Marc Sohrmann commence à prendre conscience qu’il ne se voit pas faire carrière dans un laboratoire. Il poursuit néanmoins et décroche un financement pour un second postdoc dans un domaine totalement nouveau pour lui : la bioinformatique. Un défi qu’il se lance par intérêt pour cette discipline naissante et pour diversifier ses compétences.
En 2002, les deux jeunes chercheurs décident de revenir en Suisse, plus précisément à l’ETH de Zurich, où son épouse décroche un poste de professeure assistante, tandis que lui obtient un poste de senior scientist dans le laboratoire du Pr Matthias Peter. Un premier pas de côté qui l’amène de la recherche vers la pédagogie : « Là, j’avais clairement un rôle de supervision assez important. J’ai toujours aimé encadrer et j’ai aussi commencé à donner des cours au niveau Bachelor et Master ». Quatre ans plus tard, Marc Sohrmann a mis sur pied le Master de biochimie (nous sommes en plein processus de Bologne), il a monté son propre projet de e-learning financé par une bourse de l’ETHZ, est devenu conseiller aux études et fait partie de la Commission de l’enseignement. Des fonctions et des rôles divers, complétés par plusieurs formations parallèles, qui lui permettent de consolider ses compétences en pédagogie. Son credo : « learning by doing ».
Un nouveau revirement de carrière le ramène en Suisse romande en 2008 : l’épouse de Marc Sohrmann est nommée professeure à la Faculté de médecine de Genève. Il postule alors à l’Unité pédagogique (UP) de la Faculté de biologie et de médecine de Lausanne où son poste d’ingénieur pédagogique lui permet de poursuivre sa carrière dans le domaine du soutien et conseil pédagogique avec un focus sur l’intégration des nouvelles technologies dans l’enseignement.
Dix ans plus tard, l’UP est restructuré dans sa forme actuelle et devient l’Unité de pédagogie médicale (UPMed) directement rattachée à l’École de médecine. Marc Sohrmann en prend alors la responsabilité avant d’être nommé au poste de vice-directeur opérationnel de l’École en 2022.
Quel regard porte le principal intéressé sur ce parcours depuis ses rêves de gymnasien ? « Si je réfléchis à tout cela, ce n’était absolument pas prévu ! Je n’avais pas un poste ou une carrière à viser. Mais au final, je fais quelque chose qui intègre tout ce qui me passionne : la science, l’enseignement et tout ce qui touche au domaine stratégique ».
Propos recueillis par Francine Billotte