Reconnu pour ses travaux sur les insectes sociaux, Laurent Keller, professeur ordinaire au Département d’écologie et évolution de l’UNIL, est le lauréat 2022 du prix de l’American Society of Naturalists (ASN) «pour une réalisation remarquable dans l'unification conceptuelle des sciences biologiques».
L’ASN honore chaque année un·e scientifique senior, toujours actif·ive, qui contribue de manière considérable à faire progresser et à diffuser la connaissance de l'évolution organique, et d'autres grands principes biologiques, afin «d'améliorer l'unification conceptuelle des sciences biologiques».
Le prix 2022 est décerné à Laurent Keller «en reconnaissance de son travail remarquable d'intégration de l'écologie, de l'évolution, de la génétique et du comportement pour aborder des questions fondamentales relatives à la socialité des insectes; notamment la nature des conflits au sein des colonies, les composantes génétiques de la différenciation des animaux, les mécanismes du vieillissement et la base génétique de l'organisation sociale.» Mondialement reconnu pour son expertise, le myrmécologue est entre autres à l’origine de la première découverte d’un supergène dictant l’organisation sociale dans les communautés de fourmis. Grâce à ses travaux révolutionnaires, il a contribué à une meilleure compréhension de la sélection naturelle et de l'organisation sociale des organismes vivants.
Laurent Keller se dit ravi de cette récompense: «C’est un honneur pour moi de figurer aux côtés de grands noms du domaine de l’écologie et de l’évolution qui, en alliant les aspects théoriques et expérimentaux, ont su faire évoluer les courants de pensées.» Il recevra officiellement son prix fin juin à Cleveland (États-Unis) à l’occasion de la rencontre annuelle entre l’American Society of Naturalists, la Society for the Study of Evolution et la Society of Systematic Biologists.
Éminentes distinctions
Professeur à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL depuis 1996, Laurent Keller a dirigé le Département d’écologie et évolution de 1998 à 2018. En parallèle il a présidé, de 2015 à 2017, la Société européenne de biologie évolutive. Le spécialiste a par ailleurs été récompensé à de nombreuses reprises: il est notamment le lauréat du prix Latsis (2000), du prix Marcel Benoist (2015) surnommé le «Nobel» suisse, ainsi que le récipiendaire de deux financements du Conseil européen de la recherche (ERC Grants).