Le 8 mars marque la Journée internationale des droits des femmes. Qu’en est-il des biais de genre construits dès le plus jeune âge et comment prendre en compte leurs répercussions dans le parcours scolaire des écoliers·ères et leurs futurs choix professionnels ?
Retour sur la table ronde consacrée à « la place des femmes dans les carrières scientifiques: enjeux et perspectives pour les élèves du secondaire I », organisée en novembre dernier dans la salle du Grand Conseil vaudois par la Direction générale de l'enseignement obligatoire et de la pédagogie spécialisée.
Cette table ronde avait pour objectif de sensibiliser à cette thématique les maîtresses et maîtres de classe qui accompagnent les élèves sur plusieurs années et, en particulier, au moment de leur choix professionnel.
Lors de son intervention, Nicky Le Feuvre, Professeure de sociologie du travail et Doyenne de la Faculté des sciences sociales et politiques, explique que « le ‘genre’ n’est pas quelque chose que l’on possède, ou que l’on est. Il s’agit d’un principe d’organisation sociale ». Comment modifier les normes de genre qui sont à l’œuvre dans des filières d’études et des espaces professionnels desquels les femmes ont été historiquement exclues ? De nombreux travaux montrent que la perception de certains de ces espaces a été modifiée au fil du temps, même si des réticences demeurent en terme d’orientation scolaire ou professionnelle vers des domaines jugés « transgressifs » selon notre contexte socio-économique actuel.
Le genre comme outil analytique à intégrer à son enseignement
« Une des normes de genre qui apparaît sous différentes formes de la part des jeunes femmes, c’est de ne pas vouloir se positionner comme compétitives et performantes », relève la Prof. Le Feuvre. Comment gérer cette norme tout en permettant à ces jeunes femmes de se former dans des filières jugées « masculines », comme par exemple dans l’enseignement des mathématiques ?
Une des pistes évoquées est de déconstruire l’association historique entre les mathématiques et masculinités, et de réfléchir plus largement aux possibilités d’accès à des métiers scientifiques pour les femmes en dehors des schémas « classiques » des filières qui mènent directement « aux métiers scientifiques ».