Pirmin Bundi, professeur à l’IDHEAP, obtient avec deux collègues de l’Université de Stuttgart un financement du FNS et de la DFG pour une recherche entre la Suisse et l'Allemagne.
Ce projet de recherche examine de manière approfondie l'attitude des citoyennes et citoyens envers le fédéralisme dans les Länder allemands et les cantons suisses. Son but est de mieux comprendre les conditions dans lesquelles plus ou moins de fédéralisme est demandé. Les connaissances sur les attitudes de la population à l'égard du fédéralisme sont lacunaires, souvent limitées à certaines régions, malgré le rôle décisif que peuvent jouent ces attitudes lorsque des réformes du fédéralisme sont débattues. Ce projet vise donc à combler les lacunes en cartographiant les attitudes des citoyennes et citoyens à l'égard du fédéralisme en Suisse et en Allemagne, en les étudiant selon divers facteurs – au niveau individuel, régional et national – et en menant une analyse détaillée de la variabilité (ou de la stabilité) des préférences des citoyen·ne·s pour la centralisation.
L'Allemagne et la Suisse représentent un cadre idéal pour répondre à ces questions de manière exhaustive et contrôlée. Tout en partageant de nombreuses similitudes, comme le fait d'être des pays fédéraux établis au sein du groupe des riches démocraties occidentales, les deux pays diffèrent également sur plusieurs facteurs contextuels reconnus comme pertinents pour les attitudes envers le fédéralisme. Ces facteurs vont de la conception de l'architecture fédérale - haut niveau d'autonomie fiscale en Suisse et haut niveau de partage des pouvoirs en Allemagne- à son origine historique en passant par les droits de participation et l'hétérogénéité culturelle et linguistique. Dans le même temps, il existe aussi de grandes variations au sein des cantons suisses et des Länder allemands, qui peuvent être exploitées dans l’analyse.
La recherche est divisée en deux sous-projets. Dans le premier sous-projet, plusieurs dimensions des attitudes à l'égard du fédéralisme sont conceptualisées. Le but est d’améliorer les études précédentes en utilisant d'une part des indicateurs différenciés pour mesurer l'identité régionale par le biais du web probing (une méthode d'enquête permet d'intégrer des techniques d'entretien cognitif dans les enquêtes en ligne) et d'autre part des données collectées dans toutes les régions d'un pays auprès d'un grand nombre de répondant·e·s, ce qui permet d'appliquer efficacement des techniques d'analyse à plusieurs niveaux.
Dans le second sous-projet, la variabilité (et la stabilité) des préférences pour la centralisation est explorée. Les recherches existantes montrent que la population n’est pas particulièrement bien informée de la division fédérale des pouvoirs et que ses attitudes peuvent ainsi être incohérentes. Ces questions sont approfondies à l'aide d'une expérience de vignettes, en demandant aux personnes interrogées d'évaluer des propositions de réforme sur divers sujets qui impliqueraient un transfert de responsabilité du niveau régional au niveau national. L’influence d'une identité régionale forte dans le traitement des arguments sur les avantages et les inconvénients du fédéralisme sera aussi étudiée.
Cet ambitieux projet fournira une cartographie complète des attitudes des citoyen·e·s envers le fédéralisme en général et de leurs préférences spécifiques pour la centralisation, ainsi qu'une connaissance plus fine des facteurs pertinents. Il est financé par le Fonds national suisse (FNS) et la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG).
Requérent·e·s :
Pirmin Bundi, IDHEAP, FDCA, UNIL
Achim Hildebrandt, Institut für Sozialwissenschaften Universität Stuttgart
Eva-Maria Trüdinger, Institut für Sozialwissenschaften Universität Stuttgart
Partenaires :
Katharina Meitinger, Department of Developmental Psychology, Faculty of Social and Behavioural Sciences, Utrecht University
Sean Müller, Institut d'études politiques, SSP, UNIL