L’équipe composée de Lidia Pantin Monteiro (Faculté des SSP), Allison Brélaz (Faculté des SSP), Shadya Marti (Faculté des Lettres) et Beatriz Helena Toledo Pastre (Faculté des HEC) a remporté l’Innovation Challenge Campus2030 organisé par le HUB Entreprenariat et Innovation.
Leur projet, qui vise à offrir un soutien aux étudiant·x·e·s qui éprouvent des difficultés (handicap moteur, Dys-, TDA(H), troubles mentaux, etc...) dans leurs études, sera ainsi développé via le programme UCreate3 dès le printemps prochain.
Rencontre avec Lidia Pantin Monteiro (étudiante de dernier semestre de Bachelor en psychologie) et Allison Brélaz (étudiante de Master en psychologie, orientation psychologie sociale et interculturelle).
Pouvez-vous nous décrire votre projet en quelques mots ?
Le projet solidaire consiste à proposer un soutien aux étudiant·x·e·s touché·e·s par des difficultés d’apprentissage, des handicaps moteurs, des troubles mentaux, et toutes autres formes de difficultés afin qu’iels puissent effectuer leurs études dans de meilleures conditions. Les étudiant·x·e·s concerné·e·s nous contactent pour discuter des difficultés qu’iels rencontrent au sein de l’Université et nous nous efforçons de les accompagner pour résoudre ces difficultés (p.ex. démarches administratives pour demande d’aménagements divers). Par la suite, nous cherchons avec l’étudiant·x·e concerné·x·e les moyens pour répondre à sa demande en fonction de sa situation spécifique. Par exemple, un·x·e étudiant·x·e dyslexique pourrait demander un soutien pour ses lectures à un·x·e étudiant·x·e qui partagerait les mêmes cours qu’iel. D’autre part, nous souhaitons mettre en place des rencontres pour pouvoir échanger sur les sujets des difficultés rencontrées par les étudiant·x·e·s à l’UNIL, mais aussi pour permettre à chacun·x·e de rencontrer d’autres étudiant·x·e·s, de se créer un réseau social et de se sentir intégré·x·e et écouté·x·e. Finalement, la sensibilisation sur le thème du handicap et des difficultés rencontrées par les étudiant·x·e·s au sein de UNIL fait partie intégrante de ce projet.
Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Lidia et Allison se connaissent depuis leur entrée à l’UNIL en 2018. Shadya et Beatriz ont intégré l’équipe grâce à l’évènement Innovation Challenge du HUB en octobre 2021.
Lidia, vous avez témoigné de la difficulté d’avoir un handicap « invisible » comme la dyslexie et la dysorthographie. Comment vivez-vous cette reconnaissance de la pertinence de votre projet ?
Cette reconnaissance me semble importante car cela montre que le handicap est présent au sein de l’Université et qu’il y a encore des choses à mettre en place afin de faciliter la condition des étudiant·x·e·s en difficulté. Le fait d’avoir gagné ce concours de l’Innovation Challenge était une forme de soulagement car je me suis sentie entendue en tant que personne atteinte d’un handicap invisible. De plus, depuis que ce projet a été officiellement mis en place, de nombreux et nombreuses étudiant·x·e·s, avec ou sans handicap, se sont intéressé·x·e·s au projet. Il y a eu comme un mouvement de « foule » assez inattendu, un grand nombre de personnes nous ont contactées directement pour prendre part au projet. Cela nous a réconforté dans le choix de lancer ce projet qui semblait réellement collectif. Je voyais qu’il ne touchait pas que moi. J’ai pu voir le potentiel d’un réel impact à grande échelle pour les étudiant·x·e·s de l’Université de Lausanne. Il y a eu énormément de questions sur les handicaps que l’on appelle « invisibles » (Principalement les formes de DYS- et les maladies mentales) ce qui nous a fait réaliser que les étudiant·x·e· étaient peu renseigné·x·e·s sur le sujet. Cela nous tient à cœur de sensibiliser et informer les membres de la communauté universitaire, afin de rendre visible ces difficultés et d’essayer de réduire le tabou autour de celles-ci.
Allison, vous terminez votre cursus de Master. Envisagez-vous une carrière en lien avec votre projet ?
Mon master est notamment centré sur la compréhension des différences et/ou inégalités entre des groupes. Par conséquent, la recherche de solutions face à ces inégalités me semble très importante. Idéalement, je souhaite travailler dans une association qui me permettrait de soutenir la cause de groupe minoritaire, précaire et/ou en difficulté. Cependant, je ne sais pas encore dans quel milieu exactement j’aurais la possibilité de m’orienter à la sortie de mes études. Les questions de genre et d’orientation sexuelle étant également des thèmes qui me tiennent à cœur, je me sentirais épanouie dans un milieu associatif en lien avec ceux-ci. Cependant, l’idée de travailler dans un milieu où je pourrais améliorer l’ intégration des personnes touchées par des difficultés et/ou handicaps me plait également beaucoup.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?
Ce projet est actuellement uniquement mis en place dans la faculté des sciences sociales et politiques (SSP). Nous espérons pouvoir élargir notre projet à toutes les facultés de l’UNIL, voire à l’EPFL, grâce au programme d’accélération de Ucreate3 dont nous bénéficierons cet été. De plus, nous souhaiterions que notre projet soit plus connu afin de toucher un maximum d’étudiant·x·e·s, autant celles et ceux ayant besoin d’aide que celles et ceux qui souhaitent en offrir. Finalement, nous rêvons que cela soit un projet durable. Pour cela il nous faudrait davantage de bénévoles, chaque année.