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« Genre et sport: histoires de passion… et de discriminations »

Athlètes, arbitres, entraineuses, pionnières… elles ont raconté aux étudiant.e.s de Master de l’ISSUL et de l’ISS leur pratique sportive, les obstacles qu’elles ont rencontré et les changements, encore limités, qu’elles perçoivent aujourd’hui.

Publié le 03 nov. 2021

Dans le cadre du cours de Master « Genre et sport » donné par la Prof. Eléonore Lépinard, les étudiant.e.s ont réalisé des entretiens vidéos avec des sportives, amatrices, professionnelles, entraineuses et arbitres. Pratiquer un sport est un choix, souvent une passion, mais, pour les femmes, la carrière sportive, comme la pratique de loisir ou l’arbitrage, sont marquées par de nombreuses contraintes, stéréotypes et discriminations. Les injonctions à la féminité dans les sports dits masculins limitent la reconnaissance des performances sportives des athlètes, arbitres ou entraineuses femmes. Les moyens limités alloués à leur sport ou des salaires faibles ou inexistants comparativement aux hommes constituent aussi un obstacle au développement de leur pratique, alors que les petites discriminations et remarques sexistes du quotidien doivent être affrontées avec le sourire…

Ces sportives nous racontent leur parcours, leur passion, leurs difficultés, en tant que femme mais aussi pour certains en tant que femme lesbienne ou femme racisée, des identités intersectionnelles qui ne facilitent pas leur accès à la pratique sportive et la reconnaissance de leur talent. Au fil des vidéos on découvre des profils variés mais une certitude commune: il reste encore beaucoup de travail pour réaliser quelque chose qui ressemble à de l’égalité dans le domaine du sport, surtout au haut niveau.

1. Au croisement des discriminations : genre, religion et basket. Entretien avec Meyriam Bendjeloul (cliquer sur ce lien pour visionner la vidéo)
Entretien réalisé par Fiona Faggioni, Sandrine Gatta et Sarah Pascalis

Meyriam Bendjeloul, 29 ans, est une ancienne joueuse de basket-ball et pratique actuellement le volley-ball dans le canton de Genève. Musulmane pratiquante, elle a très jeune dû faire face au rejet de son voile au sein de sa discipline de prédilection, dès ses 12 ans. Acceptée au départ sans problèmes, c’est lors des compétitions que son voile a été décrété incompatible avec la pratique du basket. Amèrement déçue et blessée, elle trouve avec le volleyball une nouvelle opportunité de pratiquer un sport collectif. Les contradictions dans les décisions prises par les instances sportives au sujet de son voile révèlent une part d’arbitraire et d’injustice qui l’a profondément marquée, mais ne l’a pas empêchée de rebondir.

2. Un jeu rarement fairplay : une femme dans le monde de l’arbitrage. Entretien avec Lori Bovard (cliquer sur ce lien pour visionner la vidéo)
Entretien réalisé par Cordile Peeters, Grégoire Pernet & Yannick Mauroux

Lori Bovard est une ancienne joueuse et arbitre de basketball. Elle est devenue la première femme arbitre de ligue nationale A masculine, plus haute ligue dans le basket suisse. Jeune maman de 34 ans, Lori est également enseignante de sport, français et mathématiques dans un collège à Yverdon. Comme beaucoup d’arbitres, elle a commencé dans ce sport en tant que joueuse, allant jusqu’en ligue nationale A féminine, poussée par ses parents qui faisaient du basket. Après avoir commencé à 15 ans l’arbitrage mini des jeunes de 8 à 13 ans, elle a ensuite monté les échelons de l’arbitrage régional, pour finalement être nommée arbitre nationale. Très investie sur le plan cantonal, elle a amélioré et poussé la formation de jeunes arbitres vaudois, C’est suite à une relégation dans la Ligue nationale B, sans justificatifs clairs et explicites, qu’elle a décidé de mettre un terme à sa carrière pleine d’ambitions et de promesses, pour siffler une dernière saison au niveau régional. Sans regrets, l’expérience de Lori Bovard nous montre les difficultés d’être une pionnière dans un univers hyper masculin, et les mécanismes persistants du sexisme dans l’arbitrage sportif.

3. « C’était pas tous les jours rose ». Entretien avec Jeanne-Hélène Dénériaz, une pionnière et une promotrice du foot féminin Suisse (cliquer sur ce lien pour visionner la vidéo)
Entretien réalisé par Jessica Perriard et Yann Gay-Balmaz

Jeanne-Hélène Dénériaz est une représentante du football féminin vaudois. Elle s’est engagée dès son plus jeune âge pour le développement de ce sport, à Renens tout d’abord, puis dans le canton de Vaud. Née en 1943 à Lausanne, elle a commencé à pratiquer le basketball à 12 ans. En 1985, elle est invitée à aller regarder un tournoi international de football féminin à Renens, où on lui propose d’occuper la place de dirigeante de la section féminine du club ; place qu’elle accepte par défi. Depuis ce jour, elle s’engage totalement pour le développement et la promotion du football féminin et continuera à jongler avec différentes casquettes (entraîneure, présidente…), avant de devenir l’actuelle présidente des sélections vaudoises féminines et de rester active au sein du club d’Yverdon Sport, en tant que responsable de la formation. Elle raconte les combats de tous les jours pour faire accepter cette pratique sportive dans un milieu « macho » et les combats qui ont marqué le développement de ce sport et son inclusion, pas si ancienne, dans la Fédération Suisse de football.

4. Effort et féminité : les exigences de la gymnastique rythmique. Entretien avec Aurélie Grenon (cliquer sur ce lien pour visionner la vidéo)
Entretien réalisé par Guillaume Cachelin, Renaud Huguet et Stefan Vukmirovic

Aurélie Grenon est âgée de 22 ans et habite à Riddes en Valais. Elle fut athlète de gymnastique rythmique (GR) de ses 7 à 15 ans. Elle débute dans une petite société de GR dans la commune de Leytron, qui se développera avec Aurélie et quelques-unes de ses amies. Une année avant son arrêt de la pratique en raison d’une blessure, Aurélie part à Macolin dans les cadres suisses. Elle garde de très bons souvenirs des années de GR, malgré de contraintes importantes, qu’elles soient physiques ou alimentaires. La dimension genrée de la pratique est omniprésente : la gymnastique rythmique valorise des qualités genrées féminine et un contrôle important de son apparence. Ces contraintes ont été acceptées comme normales par Amélie, passionnée par son sport et désirant atteindre un très haut niveau. Plusieurs années après l’empreinte de la GR, de ses codes, mais aussi des relations qui y ont été nouées, reste durable pour Amélie, et ce malgré les problèmes inhérents à la pratique (retard de croissance, blessure).

5. Briser les barrières, parcours d’une pionnière du basket Suisse. Entretien avec Julie Lebris (cliquer sur ce lien pour visionner la vidéo)
Entretien réalisé par Théo Tonossi et Mathieu Elben

Julie Lebris est la première entraîneuse de basketball de ligue nationale B en Suisse. Cette vidéo traite de son parcours et des inégalités de genre qui peuvent se dresser consciemment ou non, face à une femme qui évolue dans un sport à connotation fortement masculine. Dans ce monde où la majorité des acteurs ont intériorisés des normes sexistes, Julie Lebris raconte les opportunités mais surtout la difficulté à faire reconnaitre ses compétences. En particulier la façon dont les médias se sont focalisés sur le genre de l’entraîneuse plutôt que sur ses succès sur le cours de basket. Partageant ce parcours de pionnière dans son sport, Julie Lebris raconte la ténacité et le courage qu’il faut pour persévérer dans un univers qui n’a pas l’habitude de voir une femme entraîner des hommes.

6. La passion du foot, de père en fille. Entretien avec Ilona Guede Redondo (cliquer sur ce lien pour visionner la vidéo)
Entretien réalisé par Louanne Biancaniello, Pierre Bidaux et Ludivine Tissot

Ilona a 21 ans. Depuis 2017, elle porte les couleurs jaune et noir du maillot de l’équipe bernoise Young Boys Frauen. Son chiffre, c’est le numéro 11. Sa position, c’est attaquante. Entre ses cours à l’université de Neuchâtel et ses entraînements au terrain Neufeld à Berne, elle a accepté de répondre à nos questions et de revenir sur son parcours sportif et les enjeux d’être une footballeuse en Suisse aujourd’hui. Les stéréotypes ont la vie dure et les salaires, quand il y en a, sont loin d’être confortables mais Ilona espère pouvoir continuer et peut être vivre de sa passion.

7. Le foot féminin, encore des préjugés à dépasser. Interview d’Alexiane (cliquer sur ce lien pour visionner la vidéo)
Entretien réalisé par Mélanie Gaudin, Guillaume Guex et Justine Imbriani

Alexiane est étudiante en économie. Elle a pratiqué de nombreux sports depuis son enfance dont le unihockey, le football, le tennis ou la natation. Elle est revenue au foot en rentrant à l’université et ne l’a plus quitté. Si la pratique du football par les filles et les femmes est de mieux en mieux acceptée du chemin reste à faire et les stéréotypes ont la vie dure. C’est dans le foot lui-même, dans les rencontres avec les équipes masculines, que les relations sont les plus tendues. Mais cela n’empêche pas Alexiane de continuer à pratiquer dans le Club de l’Université parce qu’entre filles le foot c’est une passion.

Toutes les vidéos peuvent être visionnées sur la Playlist "Genre et Sport" (cliquer sur ce lien pour accéder à la Playlist)


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