Anne Marcellini, professeure associée
Les pratiques inclusives dans le domaine des loisirs des enfants ou des adultes ayant des déficiences et des in/capacités sont une des dimensions de l’engagement collectif vers une société future qui serait, idéalement, transformée en société « inclusive ». Une telle société devrait être capable d’assurer l’accès de tous ses membres aux pratiques sociales communes, quelles que soient leurs singularités, leurs différences, leurs in/capacités. Mais transformer des sociétés de performance, concurrentielles, individualistes en sociétés inclusives est un défi paradoxal comme l’a déjà souligné Charles Gardou. Et ce projet inclusif, insuffisamment travaillé et compris, peut conduire à une reproduction, voire une aggravation des situations de handicap. Comment faire pour que l’accès aux espaces de loisir partagés et aux pratiques ordinaires du temps libre des enfants, des adolescents ou des adultes ayant des incapacités, ne se limite pas à une co-présence tolérée avec les autres acteurs? Le loisir, comme temps et espace libre, non contraint, s’avère particulièrement favorable au projet inclusif. L’étude des formes et des dynamiques d’inscription sociale durable de personnes ayant des in/capacités dans différents environnements de loisir sportif permet de mettre au jour quelques caractéristiques essentielles des configurations inclusives dans le domaine des loisirs : autodétermination, don et contre don, pluralité des expériences, temps libéré et non chronométré.