L’obtention du SNF spécial COVID-19 par le groupe de recherche de Pierre-Yves Bochud, professeur associé à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL et médecin chef au Service des maladies infectieuses du CHUV, se traduit aujourd’hui par la publication de deux articles, dont l’un dans la prestigieuse revue «Nature».
Un des buts du projet de l’équipe UNIL-CHUV de Pierre-Yves Bochud, mené dans le cadre du SNF spécial COVID-19 obtenu en mai 2020, était d’identifier des variants génétiques humains associés à la maladie et/ou à sa sévérité. Compte tenu du grand nombre d’individus nécessaires à ce genre d’analyses, l’ADN des patients hospitalisés au CHUV (registre RegCOVID, FHoGID, étude P-Predictus) et dans d’autres hôpitaux de Suisse (GE, VS, FR, SG, étude CRiPSI), et celui de participants à l’étude SeroCOVID (Unisanté) a été analysé en commun avec des échantillons provenant de nombreux autres centres en Europe et dans le monde, dans le cadre du projet «COVID-19 Host Genetics Initiative».
13 variants génétiques ont été identifiés
« Cette étude, publiée le 8 juillet 2021 dans la revue Nature, est l’une des plus grandes jamais réalisées dans le domaine de la génétique humaine, puisqu’elle réunit 61 groupes de recherche provenant de 25 pays différents, totalisant près de 50'000 patients et 2 millions de témoins », relate Pierre-Yves Bochud, professeur associé à la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’UNIL et médecin chef au Service des maladies infectieuses du CHUV. Ces travaux ont permis d’identifier 13 variants génétiques associés à la susceptibilité à la COVID-19 ou à une présentation sévère de la maladie, permettant d’émettre de nouvelles hypothèses sur les mécanismes biologiques impliqués dans cette infection.
Etudier la réponse immunitaire au virus des patients
L’autre but du projet du médecin-chercheur lausannois était de déterminer si le profil transcriptomique – c’est-à-dire l’ensemble des gènes activés dans les cellules sanguines – des patients infectés par le SARS-CoV-2 différait de celui des individus infectés par le virus de la grippe, ou si ce profil corrélait avec la sévérité de la maladie. «Les résultats publiés dans la revue Frontiers in Immunology ont été directement mis à disposition des chercheurs sur une plateforme du Centre de compétences en bioinformatique de l’UNIL, permettant de visualiser de manière synthétique les dérégulations de la réponse immunitaire qui conduisent à la maladie ou contribuent à ses formes les plus sévères», détaille Pierre-Yves Bochud. Les investigateurs peuvent ainsi librement accéder à des données permettant de formuler ou confirmer de nouvelles hypothèses sur la réponse immunitaire au virus SARS-CoV-2.