Le jeudi 25 février, le Conseil de l‘UNIL a validé la nouvelle Direction de l’Université de Lausanne. Emmenée par le recteur Frédéric Herman, elle entrera en fonction le 1er août 2021. Présentation.
Le recteur Frédéric Herman
Spécialiste mondial de l’histoire des glaciers alpins et des processus d’érosion associés à la tectonique des plaques ainsi qu’aux changements climatiques, le professeur Frédéric Herman sera le prochain recteur de l’UNIL. Un défi qu’il assume après avoir été doyen de la Faculté des géosciences et de l’environnement. Si bien installé au bord du Léman, dont il a étudié la formation et dont il apprécie les paysages, le Belge de 42 ans entend poursuivre et accentuer le positionnement de l’UNIL dans la cité.
Avec son équipe de six vice-rectrices et vice-recteurs, il souhaite d’abord relever le défi face aux conséquences inéluctables de la crise COVID pour l’enseignement et la recherche. Il présente une Direction équilibrée entre les sciences naturelles et les sciences sociales et humaines, et entre les genres. Les membres de son équipe se distinguent par leur engagement institutionnel fort, leur défense des valeurs de l’UNIL, notamment en matière de durabilité, d’égalité, d’inclusion, de diversité et de carrières, ainsi que par leur volonté de promouvoir une excellence collective de la recherche et de l’enseignement universitaires.
Homme d’ambition et d’humilité à la fois, conscient d’inscrire sur une planète fragile l’action qu’il veut orchestrer avec l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs de l’UNIL, il souhaite renforcer le dialogue avec les acteurs de nos sociétés, via la communication, la culture et l’engagement citoyen. « Avec cette équipe, je pense pouvoir mener une politique institutionnelle soucieuse de répondre aux crises que nous traversons, en engageant notre communauté universitaire à repenser et remodeler le monde de demain. Il s’agit d’enseigner nos savoirs et de communiquer nos recherches pour contribuer à transformer nos sociétés vers des modèles plus sûrs, plus égalitaires et plus stables sur le plan environnemental et économique », affirme-t-il, en posant d’emblée l’Université au cœur des métamorphoses exigées par les crises actuelles.
La communauté UNIL se réjouit de trouver une équipe de Direction déterminée à aborder de front les problèmes cruciaux, les contradictions porteuses de défis scientifiques mais aussi de conflits politiques, économiques et sociaux. « J’aimerais que nos étudiantes et étudiants, ainsi que chaque collaborateur et collaboratrice, quelles que soient leur spécialisation et leur contribution, puissent se sentir participer à l’invention et à la (re)construction du monde de demain », conclut-il. / Nadine Richon
La vice-rectrice Estelle Doudet
Estelle Doudet, aujourd’hui professeure ordinaire au sein de la Faculté des Lettres, prendra en charge la gouvernance de la recherche. « En tant que nouvelle venue à l’UNIL – j’y suis depuis 2018 –, c’est un peu audacieux de ma part d’avoir répondu à l’invitation de Frédéric Herman. Mais je désire mieux comprendre l’institution et y participer pour lui rendre ce qu’elle me donne : d’excellentes conditions de travail, des collègues bienveillants, des étudiantes et étudiants formidables et de l’écoute », explique la Française de 45 ans, spécialiste de littérature médiévale et d’histoire du théâtre, membre junior de l’Institut universitaire de France et auparavant professeure à l’Université Grenoble Alpes, dont elle a dirigé le Pôle de recherche Sciences humaines.
Estelle Doudet vise plusieurs objectifs. Premièrement, en collaboration avec ses futures et futurs collègues, souder la communauté UNIL fragilisée par la crise en cours. Autre but, continuer à positionner l’Université comme leader dans la recherche nationale et internationale, mais aussi du point de vue de ses riches formations et de son rôle de service à la cité et au canton. Enfin, la professeure, membre jusqu’ici du Conseil de l’UNIL, soutiendra une politique d’excellence collective, loin d’une compétition propice aux inégalités. « Il faut avancer ensemble dans le respect des différences de chacun, en accompagnant les chercheuses et chercheurs aux différents stades de leur carrière, et en prenant en compte leurs méthodes de travail, qui diffèrent selon leur domaine. » L’actuelle déléguée à l’égalité pour les Lettres, désireuse de pouvoir entendre sur le terrain les besoins des Facultés, souhaite renforcer auprès des chercheuses et chercheurs une présence institutionnelle et personnelle et « réfléchir à des moyens de leur donner plus de temps, élément qui leur manque souvent. » En tant que représentante actuelle de l’UNIL auprès des Presses polytechniques et universitaires romandes, les défis de l’édition et de l’open access l’intéressent également. /Noémie Matos
La vice-rectrice Liliane Michalik
« Je me sens en phase avec le programme et les valeurs que Frédéric Herman défend », esquisse la biologiste, arrivée comme première assistante à l’UNIL en 1994. Elle deviendra maître assistante à l’Institut de biologie animale, qui sera intégré en 2003 au nouveau Centre intégratif de génomique (CIG). Liliane Michalik est alors MER, puis privat-docent en 2008 et professeure associée en 2018. Elle a aujourd’hui 55 ans.
Arrivée initialement pour une période de deux ans, elle a été séduite par l’UNIL au point de développer une triple carrière de chercheuse, d’enseignante et de cadre au service de l’institution. Nommée vice-directrice de l’École de biologie en 2011, elle en prend la tête en 2019 et apprécie particulièrement ce poste où elle travaille à élargir les horizons des futurs diplômées et diplômés : « Biologiste n’est pas en soi un métier, souligne-t-elle, mais un tremplin pour des carrières très diverses dans l’enseignement, la recherche académique, l’administration, l’édition, l’industrie pharmaceutique, ou encore la médiation scientifique… ».
La biologiste s’intéresse d’une part à l’orientation des étudiantes et étudiants et, d’autre part, à la diversité des profils et des carrières propres à l’UNIL, que ce soit dans l’enseignement et la recherche ou au niveau du personnel administratif et technique. La « culture qualité » et l’égalité des chances représentent d’autres thématiques fortes pour elle.
Femme de contacts, Liliane Michalik est très loin du cliché de la scientifique enfermée dans son laboratoire. D’ailleurs elle a déjà travaillé pour un rectorat, comme déléguée lors de la reconversion du bâtiment de pharmacie, transformé en vue d’accueillir les groupes de recherche du CIG. Elle assurait alors pour le rectorat le lien entre les biologistes, les architectes et les constructeurs. À l’entendre, on comprend qu’elle saura mettre ses compétences multiples et sa diplomatie au service de la nouvelle Direction et de l’institution tout entière. /Nadine Richon
La vice-rectrice Anne-Christine Fornage
L’ouverture vers la société est l’une des valeurs portées par Anne-Christine Fornage. « Il existe un équilibre subtil entre l’autonomie de l’université et les indispensables ancrages que notre institution doit avoir à l’extérieur, que ce soit auprès des citoyens, des autorités, des artistes et de bien d’autres acteurs », explique la professeure de droit des obligations et de la consommation à la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique. Pour la chercheuse, l’UNIL possède l’infrastructure nécessaire au maintien de cet équilibre, mais également à son renforcement dans les années à venir.
La carrière d’Anne-Christine Fornage illustre cet esprit d’ouverture. Après une licence en droit obtenue à l’Université de Fribourg, elle a entamé son parcours à l’UNIL il y a 13 ans en tant que chargée de cours, tout en rédigeant sa thèse. « Comme j’ai enseigné dans plusieurs universités, j’ai noué d’excellents contacts dans le tissu académique suisse, des deux côtés de la Sarine. »
Détentrice d’un brevet d’avocate, Anne-Christine Fornage a exercé plusieurs années au sein du greffe d’un tribunal, ce qui lui a offert une connaissance approfondie du fonctionnement de la justice. Sollicitée pour délivrer des avis de droit, la professeure siège à titre d’experte scientifique dans plusieurs institutions en Suisse. « Ces expériences, à l’intérieur et à l’extérieur du monde universitaire, me permettent d’aborder les problématiques avec un regard complémentaire à celui des autres membres de la Direction. »
Anne-Christine Fornage souhaite contribuer à un environnement de travail inclusif, propice à la formation et à la recherche, pour l’ensemble de la communauté UNIL. De plus, dans le contexte d’incertitude que nous connaissons, l’université doit « favoriser l’accès au savoir, encourager le dialogue et nourrir l’esprit critique. » La vice-rectrice est convaincue que l’UNIL a un rôle à jouer dans les réponses à apporter aux défis posés par la crise sanitaire, ainsi que dans le façonnage du monde de demain. /David Spring
Le vice-recteur Benoît Frund
Vice-recteur en charge de la politique de durabilité ainsi que de la gestion et du développement du campus, Benoît Frund, 48 ans, débutera cet été son troisième mandat consécutif au sein de la Direction. C’était en effet il y a 10 ans que cet ancien directeur d’UNIBAT « mettait le doigt dans l’engrenage », lorsque le recteur d’alors lui a proposé de diriger un dicastère consacré à la durabilité, le premier du genre en Suisse.
Profondément concerné par cette thématique, celui qui était vu à ses débuts « comme un militant » n’a rien perdu de son enthousiasme. « Le monde a changé. Aujourd’hui, plus personne ne remet en question la nécessité de construire un monde plus durable et l’université a un rôle à jouer dans cette construction. » Chargé par la Direction actuelle de placer l’UNIL en tant que pionnière dans ce domaine, il a lancé en 2019 le Centre interdisciplinaire de durabilité, gagnant ainsi une expertise qu’il partage désormais avec d’autres institutions d’enseignement supérieur du pays, depuis son élection en 2020 à la présidence du Réseau durabilité des hautes écoles suisses.
Sera-t-il cette fois encore aux commandes de son dicastère favori ? « La répartition n’est pas encore définie. Mais Il paraît assez clair qu’au sein de cette équipe, je m’occuperai en tous cas des questions de transition écologique et de vie sur le campus », dit-il, conscient de ce qu’il reste à faire et à chercher. « Les grands projets mis sur pied ces dernières années vont se poursuivre, comme la mise en œuvre du Vortex mais aussi la construction de futurs bâtiments. Nous allons également fonder notre politique de durabilité sur un cadre conceptuel plus solide. » Pour ce géographe de formation, le premier rôle de cette nouvelle Direction sera de construire l’UNIL d’après la pandémie de Covid-19. Une mission difficile qu’il saisit comme une opportunité : « Nous avons beaucoup appris de cette crise. Il faut absolument que nous utilisions ces nouvelles armes pour affronter la suivante : la crise écologique et sociale. Et sur ce thème, l’UNIL a un rôle majeur à jouer », conclut-il. /Lysiane Christen
Le vice-recteur Giorgio Zanetti
L’enseignement figure à nouveau au cœur du deuxième mandat de Giorgio Zanetti à la Direction de l’UNIL. « La transmission du savoir est une très belle mission », explique ce médecin de 58 ans. Pour lui, une certaine continuité à la tête de l’institution s’avère utile dans le contexte particulier que nous connaissons.
Sans doute influencé par son parcours professionnel, Giorgio Zanetti s’intéresse à la « convalescence » qui va suivre la crise, que ce soit au niveau des personnes ou de l’institution. « Les leçons que nous allons tirer de la pandémie constituent des champs d’innovation possible, que ce soit dans le but d’améliorer l’expérience de l’apprentissage et celle de l’enseignement, ou au niveau des différentes aides apportées aux étudiant·e·s. »
Un enjeu apparaît déjà : celui d’affirmer « l’importance du lien entre les enseignant·e·s et les étudiant·e·s, ainsi qu’entre pair·e·s. La crise nous a donné de nouveaux outils, notamment informatiques, mais elle a aussi souligné l’importance irremplaçable du contact. »
L’engagement et la motivation de Giorgio Zanetti pour l’enseignement ne datent pas d’hier. Ce spécialiste des maladies infectieuses a par exemple mené l’École de médecine de 2011 à 2016, année de son entrée à la Direction de l’UNIL, « avec une belle équipe, si précieuse pour traverser les tumultes de la pandémie. » Ses cours sont appréciés par ses étudiant·e·s en médecine, qui lui ont décerné plusieurs distinctions.
Pour les cinq années à venir, Giorgio Zanetti souhaite perpétuer une politique d’ouverture dans l’enseignement, à l’image de ce que l’UNIL propose déjà, comme l’accès aux études pour les personnes en situation particulière, les bachelors et les masters à temps partiel ou la validation des acquis de l’expérience.
Enfin, le motto de l’UNIL, le « savoir vivant », peut être revendiqué comme une posture. « L’UNIL est sensible aux enjeux de société, comme par exemple la transition écologique et environnementale, ou encore la santé. En même temps, l’institution affirme que la construction et la transmission d’un savoir rigoureux et responsable figurent parmi les moyens de répondre à ces défis. » /David Spring
Le vice-recteur Jérôme Rossier
Après six ans de service au sein du Décanat de la Faculté des sciences sociales et politiques, le vice-doyen à la Recherche Jérôme Rossier, 51 ans, intégrera cet été la nouvelle Direction. Il assurera notamment la gouvernance des ressources humaines de l’UNIL. Formé dans ses murs il y a 25 ans et fasciné par la complexité de l’humain, ce professeur ordinaire à l’Institut de psychologie a consacré une grande partie de sa carrière à l’étude des individus dans leurs contextes professionnel et culturel. Une spécialité qui l’a mené dès 2011 à analyser les facteurs influençant les parcours professionnels en Suisse, au sein du Pôle de recherche national LIVES.
Très investi dans la formation des conseillers et conseillères en orientation de Suisse romande, notamment à travers sa conduite à l’UNIL du Centre de recherche en psychologie du conseil et de l'orientation, ce scientifique aux multiples casquettes remettra à d’autres plusieurs de ses diverses responsabilités, afin de se consacrer à sa nouvelle fonction. Il conservera tout de même « un pied dans la réalité académique » pour garder une proximité avec les collaborateurs·trices, les facultés et le travail de l’enseignant·e. Des idées pour le mandat à venir ? « En tant qu’employeur, l’UNIL a un levier d’action pour favoriser un développement professionnel durable. Des réflexions sont à mener sur l’avenir du télétravail, mais aussi en matière de gestion des carrières, et de manière plus générale sur la contribution de notre institution à la collectivité. »
Le chercheur est aussi conscient des nombreux défis inconnus qui l’attendent. « Le monde sera confronté ces prochaines années à des transitions sociales et probablement économiques, associées notamment au changement climatique. Le projet collectif de cette Direction est à la fois d’adapter l’UNIL à ces transformations et d’en faire d’elle un acteur ». Selon lui, la recherche prend en effet toute sa valeur lorsqu’elle est « au service de la société ». Ce qui est justement « la mission que s’est donnée l’UNIL », souligne-t-il. /Lysiane Christen
La nouvelle Direction sera épaulée par Marc de Perrot, Secrétaire général de l’UNIL
La Direction actuelle félicite chaleureusement la nouvelle équipe emmenée par Frédéric Herman et ratifiée par le Conseil de l’UNIL. Elle lui souhaite le meilleur dans la perspective de son entrée en fonction le 1er août 2021.