Malgré l’explosion du savoir et des connaissances, malgré le développement rapide de nouvelles possibilités diagnostiques et thérapeutiques, l’essence du travail de médecin reste la relation au patient, dans toute son humanité. Comment développer et évaluer les compétences en communication des étudiant·e·s en médecine ? La question est d’importance et a fait l’objet de travaux financés par l’OFSP, avec en ligne de mire l’amélioration continue de l’examen pratique fédéral (ECOS).
Ces travaux de recherche en pédagogie médicale ont été réalisés par un groupe de travail réunissant toutes les facultés de médecine suisses et ont fait l’objet de trois articles scientifiques récemment parus. «La pédagogie médicale est une discipline en plein développement» explique le Dr Matteo Monti, médecin cadre au Service de médecine interne du CHUV et à l’Unité de pédagogie médicale de l’École de médecine, et membre du groupe de travail. «Les réflexions et les conclusions proposées par ce groupe de travail ont des répercussions importantes sur l’enseignement des compétences de communication. Elles donnent également des lignes directrices pour le développement de stations ECOS dédiées à l’évaluation des compétences communicationnelles des futur·e·s médecins» poursuit-il.
L’évaluation des compétences cliniques, comme toute évaluation, implique le développement d’instruments de mesure adaptés (valides) et fiables (reproductibles). «Plus les enjeux de l’évaluation sont importants, comme c’est le cas pour l’examen fédéral (ECOS), plus l’instrument de mesure doit être précis et fiable», explique le Dr Monti. «En ce qui concerne l’évaluation de la communication, celle-ci est rendue difficile par les nombreuses facettes de la communication médecin-patient et entre professionnels. Les travaux du groupe interfacultaire permettent de faire un important pas en avant pour une évaluation de qualité» ajoute le pédagogue.
Le médecin se réjouit également que le répertoire pédagogique ne cesse de s’élargir pour enseigner la médecine. «Aujourd’hui, l’utilisation de patients simulés avec des scénarios de plus en plus sophistiqués et réalistes, les multiples stratégies pour améliorer la participation active, l’interactivité et la pratique réflexive des étudiants sont des outils qui ont fait leurs preuves en pédagogie médicale» explique-t-il avant de conclure : «J’insiste sur le fait que l’efficacité de ces stratégies didactiques implique de prêter une grande attention à la formation des formateurs. Depuis une dizaine d’années, l’École de médecine, et en particulier son Unité de pédagogie médicale, a déjà formé quelque 300 enseignants. Il est important de poursuivre ces efforts pour transmettre ces nouveaux outils didactiques au corps enseignant».
Texte et propos recueillis par Francine Billotte
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