En séance du 16 décembre, le Conseil d’État vaudois a validé les modifications du Règlement sur l’exercice des professions de la santé (REPS). Ce dernier intègre désormais les nouveaux articles dédiés aux infirmiers praticiens spécialisés (IPS)
En 2017, le Grand Conseil vaudois adoptait à l'unanimité un nouvel article 124b de la Loi sur la santé publique intitulé "Infirmiers praticiens spécialisés". En ouvrant ainsi en premier la voie légale qui devait permettre aux IPS d'exercer, il faisait figure de pionnier en Suisse. Mais il restait encore à élaborer le règlement d'application. Avec l’aide de ses partenaires, la Direction générale de la santé s’en est chargée, après avoir consulté les parties prenantes.
Vaud : un exercice professionnel bien encadré
Dans sa nouvelle version, le Règlement sur l’exercice des professions de la santé (REPS) comporte un chapitre dédié aux IPS (chap. Xter, art. 49b et suivants). Il définit notamment le rôle de la commission professionnelle en charge de la surveillance de leur activité, les quatre orientations cliniques au sein desquelles les IPS sont habilitées à prodiguer des soins, leur champ de pratique, les conditions qui permettent d’exercer, ainsi que leurs responsabilités.
Le cadre juridique régissant l’activité des IPS ne sera toutefois complet qu’une fois que la question des dispositions légales et de tarification seront réglées à un niveau national. Le Canton de Vaud étant le premier à légiférer, ce règlement aura valeur de modèle pour d’autres cantons, voire pour la Confédération.
L’IPS, acteur important pour le futur du système de santé
Cet automne, les cinq premier-e-s IPS sortaient de l’Université de Lausanne, master en poche, au terme d’une formation inédite de deux ans. Les compétences acquises dans le cadre de ce programme leur permettent notamment de prescrire et interpréter des diagnostics, d’effectuer des actes médicaux et de prescrire des médicaments, en partenariat avec un médecin partenaire et en se conformant au cadre légal.
Le système de santé suisse connaît aujourd’hui d’importantes tensions organisationnelles sous l’effet du vieillissement de la population et de l'augmentation des maladies chroniques et des coûts. L’IPS peut contribuer à améliorer l’accès aux soins pour la population et la continuité du suivi dans les situations de maladie chronique. Dans le contexte romand, le profil d’IPS constituait le chaînon manquant d’un système sous pression et toujours plus orienté vers la santé communautaire et les soins ambulatoires.