200 ans après sa rédaction, Guillaume Poisson (Institut Benjamin Constant - UNIL) redécouvre l’unique manuscrit autographe du premier discours de Benjamin Constant à la Chambre des députés sur la liberté de la presse.
La liberté des journalistes, des éditeurs et des imprimeurs est un sujet qui tient à cœur à Constant. C’est même l’un des piliers de sa doctrine. Heureux hasard, c’est sur ce thème que porte le premier discours du député Benjamin Constant le 14 avril 1819. Il plaide pour que cette nouvelle « Loi relative à la répression des délits de la Presse » soit la moins restrictive possible.
Le manuscrit autographe retrouvé dans les collections de la BCU Lausanne prouve que ce discours était très attendu. Constant prépare avec beaucoup de minutie son intervention notamment dans le but d’obtenir l’adhésion d’une majorité à ses propositions d’amendements et de lever toutes les restrictions à l’encontre de la liberté de la presse qu’il juge fondamentale.
Aucune intervention de Constant à la Chambre des députés n’a laissé une trace aussi détaillée de sa genèse. D’où l’importance de ce manuscrit retrouvé. Ce document est malheureusement incomplet, quelques feuillets ont été perdus. La seconde particularité de ce manuscrit est d’être scindé en deux lots : le début de ce discours appartient au fonds de la BCUL, la seconde partie se trouve à la Bibliothèque nationale de France. Lausanne-Paris, étrange écho de la vie et de la trajectoire de Constant à travers la destinée de ce manuscrit !
200 ans après avoir été prononcé à la Chambre des députés, la découverte de cet important manuscrit autographe permet de percer la genèse de ce discours emblématique des combats menés par Benjamin Constant jusqu’à son décès en 1830. Défenseur inconditionnel de la liberté de la presse, combattant sans relâche toute forme de censure, les arguments de Constant offrent aujourd’hui encore une curieuse résonance.
« Benjamin Constant – Premier discours », Étonnantes collections de la BCUL, production Laurent Dubois, © BCUL 2020