Depuis près de 30 ans, la Fondation pour la Recherche sur le Diabète apporte son soutien financier à un ou plusieurs projets de recherche sur le diabète menés au sein des pôles d’expertises universitaires en Suisse romande. Cette année, le comité scientifique de la Fondation, sur avis d’un jury indépendant, a retenu le projet mené par Julien Vaucher, MERclin à la FBM et Aurélien Thomas, professeur associé à la FBM, et apportera son soutien pour un montant de CHF 84’111.-.
Le projet: association entre l’exposition à l’arsenic et le diabète de type 2
Alors que plusieurs facteurs de risque du diabète ont été identifiés depuis de nombreuses années, sa survenue n’est pas entièrement expliquée par ceux-ci. D’autres facteurs, pas ou peu étudiés jusqu’à présent, pourraient expliquer l’augmentation des cas de diabète de type 2 malgré, toutes les mesures de prévention instaurées.
Parmi ces facteurs, plusieurs études suggèrent que les substances chimiques, présentes par centaines de milliers dans notre environnement, pourraient jouer un rôle sur le développement du diabète. L’exposition aux métaux lourds (comme l’aluminium, l’arsenic, le plomb, le cadmium, le cobalt ou le nickel) représente un risque pour la santé et le développement de maladies tel que le diabète.
Les Docteurs Julien Vaucher et Aurélien Thomas expliquent pourquoi les résultats attendus de leur projet concernent, au-delà des personnes atteintes d’un diabète de type 2, l’ensemble de la population.
En Suisse, l’arsenic est naturellement présent dans l’eau potable, surtout dans les Alpes, mais aussi dans certaines régions du Plateau, comme à Lausanne. De récentes études de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) ont mis en évidence un manque de connaissance au sujet des conséquences d’un apport quotidien d’arsenic par l’alimentation.
Un apport d’arsenic par l’alimentation peut-il influencer l’apparition d’un diabète type 2?
Parmi les métaux lourds, l’arsenic inorganique, naturellement présent dans l’eau potable et dans denombreux aliments du quotidien, comme le riz, pourrait influencer la survenue d’un diabète. En effet, des études observationnelles, ne permettant toutefois pas d’établir un lien formel de cause à effet, montrent que l’exposition chronique aux formes toxiques de l’arsenic, même à faible dosage dans l’eau potable ou le riz, est associée au diabète.
L’analyse des données d’une étude épidémiologique menée par le CHUV permettra d’y répondre
En utilisant les données de 6'733 individus inclus dans une large étude épidémiologique basée au Centre hospitalier universitaire vaudois depuis 2003 (étude Colaus|Psycolaus ; www.colaus-psycolaus.ch), le but de ce projet est d’aller plus loin dans la compréhension de l’association entre arsenic et diabète, en s’appuyant sur une approche génétique éprouvée qui permettra d’établir, ou pas, l’effet direct de l’arsenic sur le développement du diabète.
Les résultats attendus seront ainsi importants, tant au niveau des individus susceptibles de développer un diabète qu’en terme de santé publique
«Grâce à nos généreux donateurs, nous avons le plaisir de soutenir un projet tout à fait innovant, qui mêle à la fois diabète et environnement. Les résultats du projet mené par le Pr Thomas et le Dr Vaucher pour comprendre l’éventuel impact de l’arsenic sur le développement du diabète se révèleront sans aucun doute utiles pour la santé publique suisse.» annonce Pierre-François Unger, Président de la Fondation pour la Recherche sur le Diabète.