dirigé par Noémie Verdon (Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud) et financé par le FNS durant 4 ans
Le projet vise à examiner les interactions entre bouddhisme, hindouisme et islam dans le Gandhāra et le Panjab entre le 7e et le 11e siècle de l’ère chrétienne à travers l’étude de deux dynasties locales, connues sous le nom de Šāhis Turcs et Šāhis Hindous. Ces dynasties constituent les principaux acteurs de la scène culturelle et politique de ces régions. Connaître leur société permettra de mieux appréhender les changements religieux en Asie centrale et du Sud. Plus spécifiquement, cette recherche aborde la question de la relation entre contextes politiques et changements religieux dans l’histoire de ces régions du monde et considère le rôle des royaumes régionaux dans les échanges extrarégionaux et celui des communautés hindoues en tant qu’agents de ces changements.
Les difficultés de ce domaine proviennent de l’absence d’étude systématique des textes et inscriptions, ainsi que du matériel archéologique lié à cette histoire culturelle. Elles sont également dues au caractère fragmentaire des sources disponibles. Seule une approche interdisciplinaire permet de neutraliser ces obstacles. Aussi, cette recherche comprend l’analyse de textes et inscriptions en langues sanskrite et arabe, prend en compte les études d’autres disciplines, telles que l’archéologie et l’histoire de l’art, et inclut des recherches de terrain. Les travaux de terrain sont prévus afin de collecter et de documenter des nouvelles sources historiques relatives à ces rois et leur société.
Cette recherche s’insère dans un réseau de chercheuses et de chercheurs. Deux séjours de recherche – à l’Université de Vienne et à l’Université de Kyoto – sont planifiés afin de collaborer avec des expert·e·s de différentes disciplines travaillant sur l’histoire de cette région et ainsi de faciliter cette recherche interdisciplinaire.
Ces méthodes permettront d’obtenir une vision englobante des réalités culturelles du passé. Comme il n’existe pas de telle étude sur ces rois turcs et hindous, cette recherche comblera une lacune dans notre connaissance de leur société et des interactions anciennes entre l’islam, le bouddhisme et l’hindouisme. Elle mettra également en avant l’importance d’intégrer l’histoire de ces rois dans les discussions académiques sur l’histoire du bouddhisme en Asie centrale et du Sud en lien avec celle de l’hindouisme et de l’islam.
Ce projet aboutira notamment à deux films documentaires qui permettront de diffuser cette histoire culturelle à un public plus large.