Si le campus de Dorigny se développe dans le monde réel, il existe également dans le jeu vidéo Minecraft. Né du confinement du printemps dernier, le projet PolyCraft est porté par des étudiants de l’UNIL et de l’EPFL.
Le jeu vidéo Minecraft, qui s’est vendu à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde, est un bac à sable géant. Grâce à des blocs cubiques représentant différents matériaux (bois, pierre, métal, etc..), les participants construisent ce qu’ils veulent. Cette liberté, associée à un graphisme «rétro», ont contribué à son succès.
«Je m’ennuyais un peu pendant le confinement. J’ai lancé Minecraft pour la première fois depuis des années et j’ai commencé à recréer le local de l’association dont je suis membre, Erasmus Student Network (ESN)», se souvient David Resin, étudiant de master en informatique à l’EPFL. Petit à petit, ce qui n’était qu’un «délire» a grandi, et la haute école fédérale a vu le jour... en numérique, avec ses bureaux, ses cafétérias et l’incontournable bar Satellite. «On ignore à quel point la géométrie de l’EPFL est parfaite quand on s’y trouve, mais on le découvre en le construisant dans Minecraft», ajoute l’initiateur du projet.
Le site de l’EPFL est compact et régulier. Du côté de l’UNIL, le relief du paysage et les distances entre les bâtiments posent un problème particulier. Grâce aux données altimétriques du campus, «j’ai écrit un programme qui transforme les coordonnées du monde réel en leur équivalent dans le monde de Minecraft», poursuit David Resin. Ainsi, les rivières, les chemins, les collines, les rivières et l’empreinte des édifices sont posées pile aux bons endroits, ce qui évite de fastidieux déplacements de tonnes de briques virtuelles... après la construction ! Au total, 8 millions de cubes ont ainsi été placés «automatiquement».
Pour avancer, les initiateurs sont à la recherche de personnes motivées à prendre en charge la construction de certains bâtiments de l’UNIL, encore manquants. La zone d’accueil des «nouveaux» est particulièrement soignée et il vaut la peine de s’y attarder. Parmi les maçons virtuels figure Léo Picard, diplômé de la Faculté des hautes études commerciales. Ce dernier a déjà beaucoup travaillé sur «son» bâtiment, l’Internef, dont l’on peut aujourd’hui parcourir les couloirs de pixels.
Le jeu vidéo propose tout un lot de textures : blocs de terre, de pierre ou d’argile, barrières, portes de différents matériaux, vitres, arbres... Afin de permettre la recréation fidèle du site, les participants prennent de nombreuses photos, afin de retrouver, dans le jeu, les briques les plus appropriées.
Ce travail de copie fidèle est-il difficile? «Minecraft se prend rapidement en main, rassure Oriane Martin, étudiante de bachelor en Lettres et également membre de ESN. Je n’y avait jamais joué avant le confinement et je m’y suis mise sans problème.» À l’heure de taper ces lignes, l’Anthropole est justement en chantier.
Le projet PolyCraft est toujours en cours, mais il est déjà possible de visiter Dorigny, en version cubique, sur le serveur Minecraft polycraft.ch. / DS
Pour participer : discord.gg/zYtZuue