Chercheur et chargé de projets à l’IDHEAP, Jérôme Berthoud a récemment pris un congé pour s’occuper de sa fille, alors âgée de 5 mois. Une « expérience extraordinaire », dit-il, qui pourrait susciter l’intérêt d’autres (futurs) parents de l’UNIL.
Jérôme Berthoud, pour quelles raisons avez-vous pris un « congé prolongé pour raisons familiales »?
J’ai pris ce congé d’un mois – cumulé à un mois de vacances – pour passer plus de temps avec ma fille, mais aussi pour permettre à ma compagne de reprendre plus sereinement le travail après son congé maternité. D’autant que nous n’avions alors aucune solution de garde… Je trouvais important de partager une période exclusive avec ma fille, de lui offrir une présence totale et d’assumer un rôle plus central que pendant mon congé paternité, lorsque ma compagne était aussi présente. J’ai ainsi pu essayer de porter ma part de charge mentale!
Avez-vous rencontré des difficultés à obtenir puis à vivre ce congé?
Je n’ai pas rencontré de difficulté au niveau de ma hiérarchie, qui a accepté sans problème ma demande de congé, ce qui a été très appréciable. En revanche, le processus administratif mériterait d’être mieux « huilé »: par exemple, le choix de la personne qui m’a remplacé a été relativement complexe, notamment à cause de l’impossibilité de choisir quelqu’un de la même unité. À un niveau plus personnel, j’ai trouvé qu’il n’était pas évident de « décrocher » complètement de l’activité professionnelle: j’y suis parvenu, mais j’ai parfois eu la tentation de profiter d’une sieste de ma fille pour avancer dans ma recherche. Les critères quantitatifs et le poids accordé à la bibliométrie dans le monde académique induisent une forme de pression, même si ma hiérarchie n’attendait clairement rien de moi durant ce congé.
Au final, quel bilan tirez-vous de cette expérience?
Cela a été une expérience très positive, et d’ailleurs cette période est passée très vite! Cela dit, j’ai constaté que la part des moments de pur plaisir partagé avec ma fille, comme les moments de jeu, était finalement faible par rapport à tout ce qu’il « faut » faire au niveau logistique. Être parent à plein temps, c’est vraiment très prenant! Au final, pendant ce congé, j’ai eu beaucoup moins de temps libre qu’habituellement, notamment pour m’investir dans mes activités associatives. Mais ce congé a vraiment été une expérience extraordinaire, dont nous avons la chance de pouvoir bénéficier à l’UNIL - même s’il faut en faire la demande et obtenir l’accord de sa hiérarchie -. Si l’occasion se présente, je serais sans doute partant pour retenter l’aventure!
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