Suite à la fermeture des bâtiments de l’UNIL dès le 16 mars, le décanat propose aux doctorant·e·s de reporter leur soutenance de thèse lorsque c’est envisageable, ou de la maintenir par visio-conférence en cas de force majeure. Dinah Gross, chercheuse FNS junior à l’Institut des sciences sociales, a fait le choix de maintenir sa soutenance de sa thèse le 7 avril dernier.
Sur les six soutenances programmées entre la mi-mars et fin avril, la plupart des doctorant·e·s ont décidé de reporter à des dates ultérieures afin de les soutenir en présentiel.
Dinah Gross, chercheuse FNS junior à l’Institut des sciences sociales, a fait le choix de maintenir sa soutenance de sa thèse intitulée « How Gender and Class Norms Shape our Worldview. Occupational Representations of Teenagers in Switzerland » via visioconférence, le 7 avril dernier.
Retour sur son expérience hors-norme.
Présenter son sujet de thèse depuis son bureau ou son salon, c’est un peu particulier non ? Pourquoi avoir fait ce choix ?
C’était en effet une expérience inédite pour moi ! Mais en cette période, nombre de personnes donnent des conférences, des interviews ou même des concerts depuis leur salon. J’ai surtout choisi de maintenir la date de soutenance qui était prévue depuis plusieurs mois plutôt que de la reporter. En effet, j’étais dans une bonne dynamique de travail par rapport à ma thèse et ne voulais pas l’interrompre. Étant donné l’interdiction de rassemblements, les difficultés à voyager et le bouleversement dans l’agenda de toutes et de tous, il était très difficile de prévoir à quand la soutenance pouvait être reportée si elle ne se tenait pas à ce moment-là.
Comment vous y êtes-vous préparée ?
Cette période de confinement a représenté une parenthèse de calme pour moi ; elle m’a permis de m’abstraire pendant quelques jours de mes autres activités pour me concentrer sur la relecture de ma thèse et la préparation de ma présentation Powerpoint.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Je n’ai heureusement pas rencontré de difficultés du tout. La qualité de la connexion lors de réunions en ligne étant variable, j’aurais pu avoir des soucis de ce côté-là. Heureusement, malgré le fait que presque quarante personnes (membres du jury et public) se soient connectées, nous avons pu avoir une discussion qui n’a à aucun moment été gênée par des problèmes informatiques.
Pourriez-vous nous expliquer votre sujet de recherche en quelques mots ?
Ma thèse porte sur les représentations que les adolescent·e·s ont des professions et sur leurs aspirations professionnelles. Je montre que les représentations qu’ils et elles ont des professions en termes de genre, de prestige et de difficulté varient en fonction de leur positionnement social et de leurs attitudes normatives sur les rôles de genre, et j’en tire quelques réflexions sur les liens entre représentations et aspirations professionnelles.
Quel retour avez-vous eu de la part des membres du jury, de votre présidente et de votre directeur de thèse ?
La soutenance s’est déroulée dans une atmosphère très cordiale, ce qui a contribué à faire baisser le niveau de stress souvent lié à ce genre d’occasion. Elles et ils m’ont fait nombre de remarques très positives qui m’ont fait plaisir !
Qu’envisagez-vous pour la suite de votre parcours ?
Je travaille depuis quelques mois déjà dans le projet de recherche dirigé par Lavinia Gianettoni (MER, ISS) et Edith Guilley (chercheure, Service de la recherche en éducation du Département l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse du Canton de Genève) sur « Les parcours de formation professionnelle au prisme du genre et de l’orientation sexuelle ». Ce projet, qui adopte une perspective longitudinale, nous permettra d’explorer des enjeux complémentaires à ceux que j’ai abordés dans ma thèse.
Quelle est la première chose que vous aimeriez faire une fois le confinement terminé ?
Mes ami·e·s et ma famille me manquent et j’aurai beaucoup de plaisir à les voir. J’irai rendre visite à mon père que je n’ai pas vu depuis plusieurs semaines.