Les projets soutenus par le CIRM ont abordé des thématiques très variées et aboutiront sur des demandes de soutien pour continuer les travaux
Le projet "Les refuges comme observatoire de la transition récréative en haute montagne" mené par Christophe Clivaz, a identifié une série d'évolutions des pratiques touristiques en montagne qui semblent moins liées au changement climatique qu’à l'évolution des sociétés. Certaines problématiques découlent toutefois des changements climatiques, par exemple l'approvisionnement en eau des cabanes ou la modification des itinéraires due aux aléas naturels. Les gardiens de cabanes et les guides mettent en place des stratégies d’adaptation afin de répondre à toutes ces évolutions. Ces acteurs sont intéressés à collaborer dans un futur programme scientifique.
Mené par Marie-Elodie Perga, le projet "MOUNTAINCRAFT: Gaming the future of mountain environments to foster climate adaptation initiatives", a évalué l'intérêt scientifique et social d'un "serious game" sur l'adaptation des paysages alpins au changement climatique. Un atelier a été organisé où plusieurs acteurs du terrain et chercheur·e·s ont conçu les contours d'un prototype de jeu. Dans un environnement qui évolue selon des scénarios climatiques, chaque joueur aura le rôle d'un secteur économique (agriculture, station de ski, hydroélectricité, etc.) et pourra décider des stratégies de gestion pour le prochain tour du jeu (1 tour = 1 année). Après chaque tour, des indicateurs économiques, sociaux et environnementaux sont calculés. Le projet vise ainsi à changer la manière dont les scientifiques communiquent sur l'urgence de s'adapter au changement climatique.
Le projet "Geological and glacial processes at the Gorner Glacier, Zermatt" mené par Frédéric Herman a mis l'accent sur les rapports entre écoulement glaciaire, transport de sédiments et érosion dans un climat en changement. Pour mieux les cerner, des échantillons d'eau, de sédiments et de roches ont été collectés. Leur analyse et l'utilisation de modèles a permis d'identifier quels sont les besoins de recherche prioritaires et de saisir les directions potentielles, notamment pour mieux comprendre la composition minérale des sédiments et la vitesse de la glace à la surface du glacier. Ce projet continue en 2020.
Finalement, le projet "Géostatistique de la microtoponymie et reconstruction du paysage, à l’exemple d’Ormont-Dessus (VD)", de Michiel de Vaan, a étudié la distribution des toponymes dans la commune d’Ormont-Dessus (Alpes vaudoises). La recherche a éclairé les relations entre les noms de lieux et les caractéristiques du paysage montagnard. Une grande diversité de toponymes liés au relief, aux usages humains, à la végétation et aux animaux, parmi d'autres catégories, a été documentée. En plus de la structure toponymique provenant du Moyen Age, l'équipe a observé une forte concentration de toponymes dans le centre de la vallée, notamment dans sa partie ensoleillée, traditionnellement utilisée pour les champs et les pâturages. Une partie des résultats est déjà disponible en ligne.