À Lausanne, une soirée lui sera consacrée le 4 mars, à Bibliomedia. L'occasion de (re)découvrir son travail et de l'entendre sur sa passion de la traduction littéraire.
Marion Graf - Prix spécial de traduction 2020
Le 4 mars 2020, la tournée des Prix suisses de littérature fera halte à Lausanne pour une étape toute en traduction. Marion Graf sera l'invitée d'honneur de la soirée animée par Myriam Dätwyler. Elle sera en compagnie de Pascal Janovjak, lauréat d’un Prix suisse de littérature pour son roman Le zoo de Rome qu'il présentera accompagné de la traductrice vers l'allemand, Lydia Dimitrow. Pour plus d'information, cliquez ici.
Pour la lectrice ou le lecteur francophone, le nom Marion Graf évoque discrètement, mais obstinément, celui de Robert Walser. Et réciproquement. Impossible de penser à Robert Walser sans rappeler celle dont le jury des Prix suisses de littérature récompense aujourd’hui le travail : Marion Graf.
Comme le décrit bien Anne Pitteloud dans son joli article du 7 février dernier (Le Courrier, pdf téléchargeable en haut de page), Marion Graf est depuis toujours une fine lectrice. Mais elle est également une subtile critique de poésie, qui dirige depuis dix ans La Revue de Belles-Lettres (RBL), et une exceptionnelle traductrice.
En 2006, elle a été lauréate du Prix lémanique, attribué à d’éminents traducteurs de l’allemand vers le français et du français vers l’allemand. Sa vision de la traduction littéraire est passionnée et poétique :
"La langue n’est jamais le «simple» vecteur d’un message, jamais une flèche ou un tuyau, mais bien plutôt une chambre d’échos et une vision du monde; et en littérature, c’est encore plus évident qu’ailleurs. Autant que je le transforme, le texte me transforme, alertant en moi toutes les richesses de l’imaginaire et du poétique. Et en tant que traductrice, il m’oblige à mettre à jour, à donner vie à une langue nouvelle, cachée dans ma propre langue. Le texte m’invite à fouiller ma langue pour inventer, forger une parole, une langue neuve qui se ramifie, s’embrouille, se barbouille en relation avec la langue de l’auteur que je traduis." (Marion Graf, dans ses remerciements durant la cérémonie de la remise du prix, l'entier du texte est à découvrir ici, dans le pdf des allocutions 2006)
En 2019, Marion Graf a traduit Donauwürfel de Zsuzsanna Gahse, Cubes danubiens en français. En lisant la traduction, on peut apprécier le rythme qu’elle a trouvé pour rendre le style de l’autrice, née à Budapest sur les bords du Danube. La traductrice a su jouer avec la métrique et la tradition poétique française pour recréer la tension entre la prose et le vers caractéristique de lœuvre de Gahse. Elle en parlait en juin 2019, dans un entretien fimé à la Maison de la poésie qui est à retrouver ici.
En attendant la rencontre avec Marion Graf, le 4 mars prochain à Bibliomedia, nous vous proposons de découvrir quelques impressions de la traductrice qui répondait à Nathalie Garbely, dans un entretien réalisé en décembre 2019. Le pdf est à retrouver sur le site des Prix suisses de littérature ou en haut de cette page.
Nous nous réjouissons de vous retrouvez nombreux le 4 mars pour découvrir ensemble la passion et la poésie de Marion Graf. Pour plus d'informations, n'hésitez pas à nous contacter ou à cliquez ici.