Le « Congress of Youth & Winter Sports » a réuni près de 200 participants à l’Amphimax. Une occasion de rapprocher le monde académique avec celui du sport.
C’est par une table ronde sur le thème du « Soutien aux jeunes athlètes » que s’est achevé le « Congress of Youth & Winter Sports », à la veille du coup d’envoi officiel des JOJ. Tenu sur deux jours, dans le cadre de l’Amphimax, ce vaste colloque a permis à quelque 70 intervenants d’aborder un large éventail de thèmes (parfois très pointus) qui traduisent toute la complexité de la préparation, qu’elle touche bien sûr les sportifs eux-mêmes, mais aussi les fédérations, les organisateurs ou encore les villes qui accueillent les grands événements.
« C’était assez riche, affirme Fabien Ohl, professeur à l’Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne. Avec le mélange d’origines des intervenants (entraîneurs, membres du mouvement olympique, spécialistes du monde académique), on a assisté à une vraie tentative de rapprochement ». Près de 200 personnes (160 inscrits) ont ainsi participé aux présentations. Réussir sa vie d’athlète implique la maîtrise d’un nombre important de paramètres, qui peuvent concerner la préparation (physique et mentale), l’organisation (soutiens logistiques ou financiers), ou encore les dangers potentiels, comme le dopage bien sûr.
Parmi les nombreux sujets abordés, une thématique s’est dégagée aux yeux de Fabien Ohl. « La question du rapprochement entre le monde de la recherche et celui du sport, explique-t-il. Dans certains pays, une véritable collaboration existe. Comme en Norvège par exemple, où cet échange s’avère bénéfique aux uns et aux autres. Mais il arrive aussi, parfois, qu’on soit en présence de deux mondes parallèles. Pour une raison culturelle ou pour une question de ressources tout simplement. Mais l’association entre la science et le sport peut véritablement amener des gains importants pour l’athlète ».
La question économique
A cet égard, on peut regretter la faible présence de jeunes athlètes dans le public de ce colloque. « C’est dommage en effet, admet Fabien Ohl. Mais ils sont très pris et restent très centrés sur la performance ». Deux sportifs de haut niveau étaient tout de même présents sur scène afin d’apporter leur témoignage. Médaillée olympique en patinage de vitesse (Vancouver 2010 et Sotchi 2014), la Polonaise Luiza Zlotkowska a notamment souligné qu’une grave blessure au genou avait constitué sa plus grande motivation, alors même que son coach lui prédisait une fin de carrière prématurée. Les ressorts de la motivation sont sans doute multiples.
Une médecin de l’équipe de Norvège a mis l’accent sur la nécessité de ne pas considérer le sportif de 15 ou 17 ans, en plein développement, comme un athlète confirmé, faisant notamment allusion aux charges qui lui sont imposées, ainsi qu’à l’importance de l’encadrement. Pour sa part, le plongeur vaudois Guillaume Dutoit - qui espère se qualifier pour les prochains Jeux de Tokyo – a évoqué l’aspect social d’une vie d’athlète (voyages, rencontres) comme l’une des grandes satisfactions dans son parcours, mais aussi la question économique (la difficile recherche de soutien financier) comme un souci permanent. Il est vrai que la Suisse a encore beaucoup à faire dans ce domaine…
Il s’agissait globalement d’ouvrir et de susciter une large réflexion avant de songer à l’action. L’exercice a été rondement mené. Et maintenant place aux Jeux !