Le 22 novembre 2019, les Professeurs de l'ESC ont présenté les résultats d’un vaste sondage sur la sécurité dans la ville de Lugano qui confirment la correspondance entre la perception de l’évolution de la délinquance et les statistiques de la criminalité
Vendredi 22 novembre 2019, Stefano Caneppele et Marcelo F. Aebi, professeurs à l'Ecole des sciences criminelles, ont présenté les résultats d’un vaste sondage sur la sécurité dans la ville de Lugano. A la conférence de presse sont également intervenus le maire de Lugano, M. Marco Borradori, le Chef du Dicastère Sécurité et espaces urbains, M. Michele Bertini, et le commandant de la Police de la Ville de Lugano, M. Roberto Torrente.
Le sondage, nommé LOSAI (Lugano, le opinioni sulla sicurezza degli abitanti : interviste), a eu lieu entre janvier et avril 2019. Sur les 14’717 citoyens de Lugano âgés de 16 à 84 ans qui avaient été sélectionnés aléatoirement, un total de 7885 ont participé à la recherche. Stefano Caneppele a souligné le très bon taux de participation : « Nous souhaiterions remercier les citoyennes et les citoyens de Lugano pour l’adhésion au sondage. Le taux de participation de 53,6% est supérieur au taux de réponse des enquêtes précédentes sur la victimisation menées en Suisse en 2017 (20,1%) et en 2015 (44,6%). Il est aussi supérieur à celui d'une enquête précédente réalisée à Lugano en 2009 (37,8%) ».
Les résultats ont confirmé la correspondance entre la perception de l’évolution de la délinquance et les statistiques de la criminalité. Ces dernières enregistrent une tendance à la baisse sur les cinq dernières années pour les principaux délits (cambriolage -39% ; vol de véhicule –27% ; vol des objets sur les véhicules -79% ; vol à la tire -51% ; vandalisme – 31,6%). Stefano Caneppele a précisé : « Durant les dernières cinq années, le 43,5% de citoyens estiment que le niveau de sécurité s’est amélioré ou s’est beaucoup amélioré, contre seulement 5,4% qui estiment que la situation s’est détériorée ou aggravée. En 2009, probablement à cause de l’instabilité provoquée par la crise financière qui venait de se déclencher en Europe et en Amérique du Nord, la situation était totalement différente (le 87,6% des citoyens avait déclaré que leur sentiment de sécurité s'était détérioré ou était resté inchangé au cours des trois dernières années) ».
En général, le 79,6% des habitants se dit totalement satisfait ou très satisfait de la qualité de vie dans la ville et apprécie le travail de la Police. Pour Marcelo F. Aebi « Le cadre de la sécurité à Lugano est très positif. Souvent, les sondages sont réalisés quand les choses se passent mal et cela nous empêche d’étudier quels sont les éléments de contexte qui s’activent lorsque le niveau de sécurité est perçu comme très élevé ».
Parmi les résultats du sondage, les professeurs de l’UNIL ont souligné que, dans des quartiers avec un taux de criminalité bas, le seul fait de voir des policiers n’est pas un facteur associé à une augmentation de la perception de sécurité. Et Stefano Canepele de préciser : « L’étude nous indique que c’est plutôt la qualité de la relation (en particulier le fait de connaître le nom du policier de quartier) qui peut faire augmenter le sentiment de sécurité. Cette information supporte l’approche de la police de proximité ».
La recherche a également investigué la victimisation en ligne et les résultats mettent en évidence que l’environnement numérique est devenu une composante importante dans la victimisation des individus. « En tant que criminologues et chercheurs, nous nous réjouissons d’avoir pu construire une base des données d’une telle ampleur. Cela nous permettra de travailler sur plusieurs publications scientifiques qui aideront la communauté à mieux comprendre les facteurs qui peuvent expliquer la perception de sécurité, la peur du crime et la confiance envers la police dans des zones à faible intensité criminelle » a encore relevé Marcelo F. Aebi.
L’étude a compté avec la participation de plusieurs chercheuses et chercheurs de l’UNIL. Le rapport final, sous la forme de six fascicules indépendants, a été écrit par Stefano Caneppele, Riccardo Milani, Christine Burkhardt, Amandine Da Silva et Marcelo F. Aebi. Il est disponible (en italien) sur le site de la ville de Lugano.