Une conférence sur le blackface est organisée par l’Association des Etudiant·e·s afrodescendant·e·s (AEA) de l’UNIL et de l’EPFL. L’événement, soutenu par la direction de l’UNIL, aura lieu le 10 octobre sur le campus. Entrée libre.
Le blackface est une pratique théâtrale qui a surtout pris de l’ampleur au 19e siècle aux États-Unis. Elle consiste à se peindre le visage en noir, caricaturant l’allure, le langage ou encore la gestuelle des personnes noires dans le but de s’en moquer et de les rabaisser. Cette pratique a également été courante en Europe et en Suisse, par exemple dans des carnavals, bals masqués ou autres manifestations qui appelaient les participants à se travestir sur un mode burlesque. A l'UNIL, un cas de travestissement "blackface" dans les auditoires de la Faculté de biologie et de médecine a provoqué émoi et incompréhension pendant le semestre de printemps 2019.
« L’AEA a été témoin d’un ou deux événements de blackface depuis deux ans sur le campus, explique Wilfried Thalmas, coprésident de l’association. A chaque fois que nous sommes allés discuter avec les gens concernés, ils nous disaient ne pas être au courant que c’était un acte raciste. Du coup, avec la direction de l’UNIL, on s’est dit qu’il fallait organiser une conférence pour résoudre ces problèmes de méconnaissance. Notre but est donc clairement d’informer et de sensibiliser ».
Nouria Hernandez, rectrice de l’UNIL confirme: « Avec l’AEA, l’idée a été de créer un événement à l’UNIL pour éduquer les gens et leur faire comprendre que le blackface est un acte raciste, même en Suisse. L’Université est un lieu de débat et surtout de formation et d’éducation. Le sujet n’était visiblement pas connu d’une partie de notre communauté, il est important de la sensibiliser à cette problématique. » Elle rappelle également que l'UNIL ne tolère la discrimination sous aucune de ses formes, à commencer par le racisme.
La conférence sera ouverte par Giorgio Zanetti, vice-recteur Enseignement et affaires étudiantes de l’UNIL. Puis la parole sera donnée à deux intervenants. Noémi Michel, maître assistante en théorie politique à l’Université de Genève, parlera de ses recherches qui portent notamment sur le racisme et l’antiracisme. De son côté, Kanyana Mutombo, docteur en relations internationales, politologue et ancien fonctionnaire international évoquera sa lutte contre le racisme anti-Noir.
Ces interventions seront suivies d’un débat. « Nous souhaiterions discuter avec des personnes qui ne sont pas d’accord avec le fait que le blackface soit un acte raciste ou qui ne connaissent pas du tout cette problématique, conclut Rafaella Simonetti, coprésidente de l’AEA. Notre idée n’est pas de prêcher à des convaincus.»
Jeudi 10 octobre, 18 h 30, Anthropole, auditoire 1031