Conférence de Léonard Burnand (Directeur de l’Institut Benjamin Constant, UNIL) au Château de Coppet, le mardi 1er octobre 2019 à 20h
Dans la galerie des opposants à Napoléon, Benjamin Constant occupe une place particulière. Tout d’abord parce qu’il fut l’un des premiers à déceler, dès le coup d’État de Brumaire (novembre 1799), des signes inquiétants de dérive autoritaire dans la conception du pouvoir incarnée par Bonaparte. Ensuite, parce que le Vaudois a eu le courage, en tant que membre du Tribunat, de défier le Premier Consul en plaidant publiquement en faveur de l’indépendance des assemblées parlementaires face à un exécutif devenu tout-puissant. À partir de 1803, Constant a partagé la disgrâce de son amie Germaine de Staël et l’a accompagnée dans son exil. Depuis le château de Coppet, le couple Staël-Constant a organisé la résistance libérale contre un Empereur aux visées hégémoniques.
Et pourtant, durant le fameux épisode des Cent-Jours (mars-juillet 1815), Benjamin a accepté, à la surprise générale, de se rallier à son ennemi Napoléon, en lui servant de conseiller et en rédigeant à sa demande une nouvelle Constitution impériale. Cette volte-face spectaculaire de Constant lui a attiré de vives critiques et lui a valu d’être qualifié d’opportuniste et de “girouette”. Mais la réalité historique est-elle si simple ?
Cette conférence permettra de rouvrir le dossier et d’aller au-delà des idées reçues, en montrant que les rapports entre Constant et Napoléon furent bien plus complexes qu’on ne l’imagine.