Deux chercheurs de l’Institut d’études politiques assurent la coordination d’un projet européen d’envergure.
Lorsqu’on évoque des sujets tels que la sécurité alimentaire ou la protection des données dans la presse, c’est souvent pour souligner le besoin grandissant des consommateurs et des citoyens en termes de traçabilité des produits, de sécurité et d’informations fiables. Mais le tableau est bien plus large : il existe de multiples acteurs impliqués dans les activités de gouvernance et de régulation tels que les autorités publiques, le secteur privé, les acteurs économiques et les groupes d’intérêt. Dès lors, comment étudier les relations de confiance entre ces différents acteurs ? Le projet "Trust in Governance and Regulation in Europe” (TIGRE), coordonné par deux chercheurs de l’Institut d’études politiques, Prof. Martino Maggetti, et Prof. Ioannis Papadopoulos, tente d’y répondre.
« Un des objectifs de ce projet est d’analyser le rôle de la confiance et de la méfiance que ces acteurs peuvent entretenir entre eux afin de dégager les processus de renforcement ou d’érosion de cette confiance » explique le Prof. Martino Maggetti. « Ce premier stade d’analyse nous permettra de développer des indicateurs et des scénarios possibles concernant les démarches à mettre en place au niveau européen afin de maintenir, améliorer ou réinstaurer le sentiment de confiance ».
Les chercheurs ont choisi d’étudier des secteurs où la confiance est essentielle, c’est-à-dire où les risques de crise et de conflits qui y sont reliés sont importants. Ces secteurs, au nombre de trois, sont le secteur financier, le domaine de la sécurité alimentaire et celui de la protection des données.
« Ce projet d’envergure nous permet de collaborer avec des experts dans des disciplines telles que la science politique, le droit, l’économie, l’administration, les sciences de la communication, ou encore la psychologie sociale. Ces échanges permettront une pluralité des méthodes qui est essentielle dans le cadre de ce projet multidisciplinaire en sciences sociales » complète le Prof. Papadopoulos.
Les recherches démarreront en janvier 2020, en partenariat avec les universités d’Anvers, Aarhus, Barcelone, Jérusalem, Oslo, Utrecht, l'Université Allemande des Sciences Administratives Speyer, et l’Université de Kozminski (Pologne). Il s’agit du premier projet européen coordonné par des chercheurs de la Faculté des sciences sociales et politiques, dans un domaine déjà exploré à l’Université de Lausanne suite à la tenue de la Conférence internationale sur la régulation (ECPR) en 2018.
Ce projet européen a été classé au premier rang par la Commission européenne parmi 33 autres projets soumis dans le cadre du programme européen pour la recherche et le développement Horizon 2020 dans le domaine de la gouvernance.