Nouvel article dans "Canadian Psychology/Psychologie Canadienne" de Stijn Van Petegem, Sophie Baudat et Grégoire Zimmermann. Découvrez pourquoi la question des règles et des interdictions n'est peut-être pas la bonne question !
Dans le champ de la psychologie du développement, la question de l’autonomie au cours de l’enfance et de l’adolescence a fait l’objet de nombreux travaux de recherche. Toutefois, malgré l’intérêt pour ce sujet, les conclusions sur la conceptualisation exacte, l’opérationnalisation et l’impact de l’autonomie pour le fonctionnement psychosocial demeurent équivoques. Dans un premier temps, cet article a pour objectif de passer en revue une série de travaux qui ont permis de clarifier et d’approfondir notre compréhension de l’autonomie à l’adolescence, en distinguant deux conceptions de l’autonomie : l’autonomie définie comme indépendance et l’autonomie définie comme auto-approbation. Dans un premier temps, en mettant l’accent sur la recherche centrée sur l’adolescence, nous discutons de quelques travaux empiriques ayant démontré que ces deux conceptions de l’autonomie se distinguent l’une de l’autre et que leurs implications dans le développement psychosocial des adolescents sont également différenciées. Dans un deuxième temps, nous abordons des études ayant examiné en quoi cette clarification permet de mieux comprendre des enjeux typiques de socialisation à l’adolescence, tels que l’efficacité des règles et des interdictions au cours de cette période développementale. Nous terminons par spécifier en quoi le style de communication (soutenant l’autonomie vs contrôlant) utilisé par les parents semble particulièrement crucial pour favoriser l’intériorisation et l’acceptation des règles par les adolescents.
Van Petegem, S., Baudat, S., & Zimmermann, G. (2019). Interdit d’interdire? Vers une meilleure compréhension de l’autonomie et des règles au sein des relations parents-adolescents [Forbidden to forbid? Towards a better understanding of autonomy and rules within parent-adolescent relationships]. Canadian Psychology/Psychologie canadienne, 60(3), 194-202. http://dx.doi.org/10.1037/cap0000167