Un cycle de conférences portant sur le brain training des athlètes se tiendra à l’UNIL pendant le semestre d’automne 2019, dès le mardi 10 septembre à l’Amphimax.
Les modifications du cerveau pour dépasser les limites sportives et aller toujours plus vite, toujours plus loin, ouvrent la porte à bien des fantasmes et craintes. Jérôme Barral, maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des sciences du sport, ainsi que Nicolas Place, maître d'enseignement et de recherche notamment à la Faculté de biologie et médecine, et Marie Simonet, assistante en sciences du sport, organisent un cycle de quatre conférences sur ce thème, invitant des experts reconnus internationalement. Ces rencontres sont gratuites et s’adressent à un large public.
Le coup d’envoi est donné le 10 septembre à 17h15, à la salle 414 (Amphimax), avec la présentation du professeur A. Mark Williams, de l’Université d’Utah. Il développera la question suivante : que faut-il pour « façonner » un athlète d’élite ?
Prises de décisions ultra-rapides
L’un des objectifs de ces rencontres est de « débattre sur ce qu’il est risqué de faire en matière d’entraînement cérébral », explique Jérôme Barral. « Nous allons nous interroger : est-ce contre-nature, dangereux pour la santé ? À partir de quand est-ce considéré comme du dopage ? ».
Le brain training ne désigne pas une méthode unifiée, mais se décline en plusieurs aspects. Comme entraîner son cerveau à mieux percevoir les informations et l’aider à prendre des décisions justes et rapides. Par exemple pour un joueur de football : « dois-je faire cette passe ? ». Le sportif peut utiliser un écran 3D pour s’entraîner à repérer en un instant une balle ou autre objet en mouvement.
Des électrodes à l’hypnose
« Le cerveau est chargé d’interpréter les douleurs », rappelle le chercheur. Ainsi, le brain training vise aussi à cibler les régions impliquées dans le traitement de l’effort. Des méthodes et technologies boostent ou inhibent certaines zones, afin notamment d’empêcher le « commandant en chef » de court-circuiter la performance physique. Cela peut se faire au moyen d’électrodes.
Jérôme Barral précise : « l’entraînement cérébral n’est pas qu’une affaire de technologie et d’innovation. Il existe des méthodes qu’on peut qualifier de naturelles, en utilisant la capacité du cerveau à anticiper. » L’état de ce dernier peut être modifié grâce à l’hypnose. Ou encore l’imagerie mentale : l’athlète vit dans sa tête, en détails, l’action qu’il devra effectuer sur le terrain.
« Tout l’enjeu réside dans l’optimisation et la personnalisation des méthodes d’entraînement cérébral, qui ne conviennent pas toutes à tout le monde », conclut le maître d’enseignement.
Infos pratiques :
Les quatre conférences ont lieu à la salle 414 à l’Amphimax, de 17h15 à 18h15.
Mardi 10 septembre : « Developing champions : How elite athletes are made », Prof. A. Mark Williams, Université d’Utah
Mardi 1er octobre : « Boosting performance with placebos : Is it doping ? Is it ethical ? Is it detectable ? », Prof. Fabrizio Benedetti, Université de Turin
Mardi 5 novembre : « Neurodoping – can zapping the brain enhance sporting performance ? », Dr. Lex Mauger, Université du Kent
Mardi 3 décembre : « Le pouvoir de l'imagination pour atteindre des performances optimales », Prof. Aymeric Guillot, Université Claude Bernard Lyon 1