Réalisé en 1988, la comédie Working Girl permet un divertissant mais intéressant retour en arrière sur l’égalité hommes-femmes dans le monde du travail.
Tess McGill, jeune femme newyorkaise issue de la classe ouvrière, travaille comme secrétaire à Wall Street. Malgré sa détermination et le Bachelor en administration qu’elle a décroché grâce aux cours du soir, les échelons de la hiérarchie sont bien difficiles à gravir. Lorsqu’elle intègre le département dirigé par Katharine Parker, elle n’hésite pas à partager avec elle ses idées professionnelles, confiante que Katharine la soutiendra dans ses efforts pour obtenir un poste de direction. Alors que Katharine est en vacances, Tess découvre que celle-ci a utilisé l’une de ses idées dans un marché tout en excluant Tess. Réalisant qu’elle ne peut compter que sur elle-même, Tess décide de prendre en main son avancée professionnelle en usurpant l’identité de sa patronne…
Comédie newyorkaise dans la plus pure tradition, Working Girl nous fournit une occasion divertissante d’apprécier, 30 après, l’évolution du regard cinématographique sur les inégalités de sexe dans le travail. Sous une apparence policée, peu de choses sont laissées au hasard : hommes qui n’arrivent à considérer les femmes autrement que sous l’angle du plaisir qu’elles peuvent leur apporter dans un univers professionnel qui leur appartient ; hiérarchie des sexes doublée de la hiérarchie des classes, et qui se reflètent dans les codes vestimentaires de l’époque, - le fameux Power Dressing ; jeu des apparences primant sur les compétences et les individus. Le réalisateur Mike Nichols, à qui l’on doit notamment Le Lauréat (autre film intéressant sur les rapports hommes-femmes), pose un regard détaillé, aussi doux qu’amer, sur ce monde de faux-semblants et rapports de force. A travers la distance temporelle et géographique, cette vision nous paraît cependant toujours aussi juste et incisive.
Working Girl (1988). Réalisé par Mike Nichols. Avec Melanie Griffith, Harrison Ford, Sigourney Weaver, Joan Cusack et Alec Baldwin. Durée : 115 minutes.
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